Bonjour à tous
Les Roberge
Ils sont maintenant près de quatre mille à vivre en Amérique du Nord, parce qu'un jour Denis Roberge
décida de suivre monseigneur de Laval à Québec, devenant ainsi le premier donné du Séminaire. Pour
Denis Roberge, né à Saint-Germain-le-Vasson en 1629, du mariage de Jacques Roberge et d'Andrée Le
Marchand, ce voyage est normal.
Adolescent, il a vécu à l'Ermitage de Caen, construit par Jean de Bernières pour y abriter de pieux
invités. Parmi ceux-ci, Jean Eudes et François de Montmorency Laval.
S'appuyant sur un texte où il est dit que Roberge traversa en Nouvelle-France en 1661, la plupart
des généalogistes l'ont cru, mais un document cité par Honorius Provost, archiviste au séminaire de
Québec, parle de sa présence à Caen en 1664, alors que l'abbé François Roquelay lui remet la somme
de 200 livres.
Un peu plus tard, à Québec, monseigneur de Laval lui donne les " 400 livres du
Canada " dont le versement lui avait été garanti " dès l'an mil six cent soixante-quatre, pour
payement de ses services passés ".
Roberge entre au service du Séminaire et, en homme instruit, on lui confie la rédaction de documents
d'affaires et l'administration de certains biens. En 1666, il obtient une concession de terre à l'île
d'Orléans, et le 3 juillet 1668, après avoir sans doute obtenu l'autorisation de ses maîtres du
Séminaire, Denis Roberge s'engage, devant le notaire Michel Fillion, à épouser Geneviève, fille du
notaire royal Claude Aubert et de Jacqueline Lucas.
Parmi les personnes présentes à la signature du
contrat, on note la présence de l'évêque de Québec. Le mariage est célébré à une date indéterminée,
mais on connaît celle où il résilia sa donation envers monseigneur de Laval et le Séminaire : le 5
novembre 1667.
Après cette date, le couple Roberge vit peut-être sur sa terre de l'actuelle paroisse de Saint-Pierre
de l'île d'Orléans, car c'est dans celle de Sainte-Famille que sont baptisés leurs deux premiers
enfants. Denis Roberge est-il sollicité par son ancien employeur ou veut-il simplement rentrer à
Québec ? Une chose est certaine, le 9 avril 1672, il loue sa terre à Mathurin Blouard et revient à
Québec où on le désigne bientôt par l'expression de marchand-bourgeois.
Il redevient l'administrateur
des biens du Séminaire à qui une partie de l'île d'Orléans appartient. Les livres du Séminaire
rappellent que " Denis Roberge, commence son année à la Saint-Michel 1673 pour laquelle il lui est
donné trois cent livres pour toutes choses ". Lorsque, en 1672, l'évêque de Québec échange l'île
d'Orléans pour l'île Jésus, le nouveau seigneur garde Roberge à son emploi au même salaire.
Même si Geneviève Aubert lui donna sept fils et quatre filles, il ne semble pas que la descendance
directe de Denis Roberge se soit perpétuée jusqu'à nos jours. Au mois de septembre 1709, Roberge
mourait. Comme Geneviève, qui le suivra au mois de janvier 1732, il a été inhumé sous la chapelle
Sainte-Anne de l'église Notre-Dame de Québec.
Denis Roberge n'a pas laissé de descendance directe, mais tous les Roberge de l'Amérique lui doivent
l'intérêt que ses deux frères cadets, prénommés Pierre, ressentent pour la Nouvelle-France. Pierre
et … Pierre sont nés du remariage de leur père avec Claudine Buret. L'un est né en 1637, l'autre en
1648.
La similitude de leurs prénoms s'explique par l'une ou l'autre de ces raisons :
ou les enfants avaient des parrains prénommés Pierre;
ou leurs parents vouaient un culte particulier à Saint-Pierre
ou, et cela n'est pas exclu, ils ont trouvé un charme irrésistible à ce prénom,
ou enfin, souhaité la naissance d'un surnom…
Ce qui ne devait pas tarder, l'aîné devenant sieur de Lacroix et le cadet
optant pour le surnom de Lapierre.
Tout compte fait, il est possible que les deux Pierre et Denis aient traversé l'Atlantique en même
temps. Ils sont ensemble au Séminaire. Ensemble, encore, on les voit s'établir à l'île d'Orléans.
Pendant un certain temps, les deux Pierre partagent la vie du Séminaire avec leur frère aîné, même
après que Pierre dit Lacroix ait fait, le 10 août 1664, l'acquisition d'une terre à l'île d'Orléans,
le long du fleuve.
En 1668, Lacroix habite chez Louis Poulin, au Petit Cap, sur la côte de Beaupré et,
jusqu'en 1670, il transige d'autres portions de terre. Le 22 octobre 1671, il épouse Antoinette Bagot,
Bascon ou Bageau de Beaurenom. Leur union prend fin en 1683, sans qu'un enfant ne naisse. Le 9 avril
1684, le veuf et Marie Lefrançois, 25 ans, promettent de s'épouser; ce qu'ils font, le landemain,
dans l'église Notre-Dame-de-la-Victoire, au Château-Richer.
Selon la recherche généalogique de
Claude-à-Georges-à-Edmond Roberge, le couple va ensuite vivre à Saint-Paul de l'île d'Orléans qui
deviendra plus tard Saint-Laurent, dans la maison où avait vécu Antoinette. C'est là que naissent
leurs sept enfants. Pierre Roberge dit Lacroix est décédé le 17 juin 1710. Sa descendance directe
sera assurée par Pierre, par Joseph et par Jean-Baptiste.
Pierre Roberge dit Lapierre a moins de dix-huit ans lorsqu'il débarque en Nouvelle-France. Tisserand
sur toile, il exerce d'abord de métier au Séminaire. Pour ne pas déroger à la coutume familiale, il
devient, en 1660 concessionnaire d'une terre sur l'ancienne île de Bacchus… et c'est là qu'il va vivre
avec Françoise Loignon qu'il épouse, le 3 juillet 1679.
Le couple deviendra la souche des Roberge de la
région des Bois-Francs en donnant naissance à treize enfants. Jean-Baptiste, Joseph Pierre et Ambroise
perpétuent le patronyme d'un homme qui transporta peut-être son mériter sur cette île dont on disait,
vers 1710 " La plupart des habitants fabriquent des toiles et droguets, même au-delà de leur usage de
sorte qu'ils en vendent en quantité. "
Quelques siècles plus tard, le 1 juillet 1979, des milliers de
Roberge se donnaient rendez-vous sur la terre ancestrale appartenant alors à Georges et à Yvette.
Source : Nos Racines No. 17
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