Bonjour à tous
De quoi boire
A la question " Quelle boisson boit-on à l'ordinaire? ", Pierre Boucher répond " Du vin dans les
meilleures maisons; de la bière dans les autres; un autre brevage qu'on appelle du bouillon,
qui se boit communément dans toutes les maisons; les plus pauvres boivent de l'eau, qui est
fort bonne et commune en ce pays-ci. "
Selon le dictionnaire de Trévoux, le bouillon, boisson courante alors en Picardie, s'apparente
au chousset des Turcs, " lequel est fait de pâte crue levée, cuite dans l'eau et, après cela,
rassise et séchée; on en jette la grosseur d'un oeuf dans un pot d'eau à boire ". La
fermentation de la pâte doit alcooliser quelque peu le breuvage, puisque, le 15 juillet
1665, le Conseil souverain défend " à toutes personnes de quelque qualité qu'elles soient,
de traiter ni donner généralement aucunes boissons aux Sauvages même bière et bouillon,
sous quelque prétexte que ce puisse être et ce, à peine de cinq cents livres d'amende et
de telle autre punition qu'il sera jugé à propos ".
Peu de temps après la fondation de Québec, on commence déjà à faire de la bière au Canada.
Chose certaine, en 1646, les pères jésuites fabriquent leur propre bière à Québec, puisque
le frère Ambroise " y fut employé du premier au vingt mars de cette année ". Montréal aurait
eu sa première brasserie vers les années 1650.
Plusieurs possèdent des barriques de vin pour consommation personnelle ou pour la vente. Le
Conseil souverain exerce une grande surveillance sur le prix de vente du vin et des alcools.
À Montréal, Maisonneuve défend, le 18 janvier 1659, de vendre dès boissons en gros et en
détail " sans un ordre par écrit ". À la fin du siècle, selon le père Le Clerc, le rossolis
connaît une certaine vogue. On le fabrique en mélangeant de l'eau-de-vie, du sucre d'érable,
du clou de girofle et de la cannelle.
La table canadienne, même si elle n'a pas toujours l'apparat de la table française, laisse
peu à désirer au XVIIe siècle, sauf lors des famines. Mais alors, forêts et cours d'eau
fournissent de quoi subsister.
Source : Nos racines p 300
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