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Bonjour à tous, La grosse maladie
Ignorant jusqu'à l'existence de l'hiver canadien, Jacques Cartier met une certaine fierté à dénigrer
les Iroquois qui prédisent l'arrivée prochaine d'une saison de froid, de neige et de glace.
N'est-on pas en septembre où alternent jours chauds et jours frais et, pourquoi imaginer
un hiver plus rigoureux que les plus rigoureux hivers français? Fort de cette conviction, Jacques
Cartier fait savoir aux trois Amérindiens qui lui avaient prédit les rigueurs de l'hiver et même
la mort de son équipage s'il tentait d'aller jusqu'à Hochelaga (Montréal), que leur
porte-parole, Cudouagny, n'est qu'un sot.
À la mi-février, des cent dix hommes répartis sur les trois navires, il n'en reste pas dix
capables de se mouvoir. Cartier ordonne des prières et promet un pèlerinage si la maladie cesse
de progresser. Peu après, un jeune homme, Philippe de Rougemont, étant décédé, Cartier ordonne
de l'ouvrir dans l'espoir de découvrir la cause du mal ou un moyen de s'en préserver. « Fut trouvé qu'il avait le coeur tout blanc et flétri, environné de plus d'un pot d'eau, rousse comme datte; le foie beau, mais avait le poumon tout noirci et mortifié; et s'était retiré tout son sang au-dessus de son coeur, car, quand il fut ouvert, sortit au-dessus du coeur une grande abondance de sang noir et infect. »
En tout, Cartier perdit vingt-cinq hommes qu'on ne put inhumer autrement qu'en les
enfouissant sous la neige. De plus, il lui fallait veiller à ce que les Amérindiens ignorent le
plus longtemps possible la faiblesse des Européens. « Pour couvrir ladite maladie, lorsqu'ils venaient près de notre fort, notre capitaine, que Dieu a toujours préservé debout, sortait au-devant d'eux, avec deux ou trois hommes, tant sains que malades, lesquels il faisait sortir après lui. Et lorsqu'il les voyait hors du parc, faisait semblant les vouloir battre, en criant et leur jetant bâtons après eux, les envoyant à bord, montrant par signes (...) qu'il faisait besogner tous ses gens dedans les navires. »
Puis, vint le miracle. Cartier avait vu l'interprète Domagaya, atteint du mal qui lui avait fait
perdre quelques dents et affecté les membres. Dix ou douze jours plus tard, Cartier revoit
l'interprète parfaitement guéri. « Le capitaine, voyant ledit Domagaya sain et délibéré, fut joyeux, espérant par lui savoir comme il s'était guéri, afin de donner aide et secours à ses gens. Et lorsqu'ils furent arrivés près le fort, le capitaine lui demanda comme il s'était guéri de sa maladie. Lequel Domagaya répondit que, avec le jus des feuilles d'un arbre et le marc, il s'était guéri et que c'était le singulier (le seul) remède pour maladie. Lors le capitaine lui demanda s'il y en avait point là entour et qu'il lui en montrât, pour guérir son serviteur, qui avait pris ladite maladie audit Canada, durant qu'il demeurait en la maison du seigneur Donnacona. »
Cartier, comme ses contemporains et les voyageurs des siècles suivants, ignore que la cause du
scorbut est l'absence de la vitamine C. Pour cette raison, il est persuadé que ses hommes sont
victimes d'une épidémie que le contact avec les hommes de Stadaconé aurait provoquée. «Si tous les médecins de Louvain et de Montpellier y eussent été, avec toutes les drogues d'Alexandrie, ils n'en eussent pas tant fait en un an que ledit arbre a fait en huit jours. »
Une étude du chercheur québécois Jacques Rousseau a démontré que Annedda et le cèdre blanc sont
une seule et même chose. |
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Guy Constantineau, Auteur des pages |
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