Généalogistes Associés

Translate     Traduction
Add to your bookmarks to make your translation easier.

Bonjour à tous,

Concernant le scorbut, dans la revue Nos Racines, on ne spécifie pas l'année. Toutefois, par déduction, Jacques Cartier a découvert le Canada en 1534, alors ça devait être entre décembre 1534 et mi-février 1535 dont on fait mention dans le texte.

La grosse maladie

Ignorant jusqu'à l'existence de l'hiver canadien, Jacques Cartier met une certaine fierté à dénigrer les Iroquois qui prédisent l'arrivée prochaine d'une saison de froid, de neige et de glace. N'est-on pas en septembre où alternent jours chauds et jours frais et, pourquoi imaginer un hiver plus rigoureux que les plus rigoureux hivers français? Fort de cette conviction, Jacques Cartier fait savoir aux trois Amérindiens qui lui avaient prédit les rigueurs de l'hiver et même la mort de son équipage s'il tentait d'aller jusqu'à Hochelaga (Montréal), que leur porte-parole, Cudouagny, n'est qu'un sot.

Décembre venu, le capitaine et ses hommes sont forcés de constater qu'en effet, l'hiver est semblable à une prison. Et si ce n'était que cela! La maladie, la grosse maladie, s'attaque aux Français :

« Au mois de décembre (...) commença la maladie autour de nous, d'une merveilleuse sorte et la plus inconnue; car les uns perdaient la soutenue et leur devenaient les jambes grosses et enflées, et les nerfs retirés et noircis comme charbon, et à aucuns toutes semées de gouttes de sang comme pourpre; puis montait ladite maladie aux hanches, cuisses, épaules, aux bras et au col. Et à tous venait la bouche si infecte et pourrie par les gencives, que toute la chair en tombait, jusqu'à la racine des dents, lesquelles tombaient presque toutes. »

À la mi-février, des cent dix hommes répartis sur les trois navires, il n'en reste pas dix capables de se mouvoir. Cartier ordonne des prières et promet un pèlerinage si la maladie cesse de progresser. Peu après, un jeune homme, Philippe de Rougemont, étant décédé, Cartier ordonne de l'ouvrir dans l'espoir de découvrir la cause du mal ou un moyen de s'en préserver.

« Fut trouvé qu'il avait le coeur tout blanc et flétri, environné de plus d'un pot d'eau, rousse comme datte; le foie beau, mais avait le poumon tout noirci et mortifié; et s'était retiré tout son sang au-dessus de son coeur, car, quand il fut ouvert, sortit au-dessus du coeur une grande abondance de sang noir et infect. »

En tout, Cartier perdit vingt-cinq hommes qu'on ne put inhumer autrement qu'en les enfouissant sous la neige. De plus, il lui fallait veiller à ce que les Amérindiens ignorent le plus longtemps possible la faiblesse des Européens.

« Pour couvrir ladite maladie, lorsqu'ils venaient près de notre fort, notre capitaine, que Dieu a toujours préservé debout, sortait au-devant d'eux, avec deux ou trois hommes, tant sains que malades, lesquels il faisait sortir après lui. Et lorsqu'il les voyait hors du parc, faisait semblant les vouloir battre, en criant et leur jetant bâtons après eux, les envoyant à bord, montrant par signes (...) qu'il faisait besogner tous ses gens dedans les navires. »

Puis, vint le miracle. Cartier avait vu l'interprète Domagaya, atteint du mal qui lui avait fait perdre quelques dents et affecté les membres. Dix ou douze jours plus tard, Cartier revoit l'interprète parfaitement guéri.

« Le capitaine, voyant ledit Domagaya sain et délibéré, fut joyeux, espérant par lui savoir comme il s'était guéri, afin de donner aide et secours à ses gens. Et lorsqu'ils furent arrivés près le fort, le capitaine lui demanda comme il s'était guéri de sa maladie. Lequel Domagaya répondit que, avec le jus des feuilles d'un arbre et le marc, il s'était guéri et que c'était le singulier (le seul) remède pour maladie. Lors le capitaine lui demanda s'il y en avait point là entour et qu'il lui en montrât, pour guérir son serviteur, qui avait pris ladite maladie audit Canada, durant qu'il demeurait en la maison du seigneur Donnacona. »

Cartier, comme ses contemporains et les voyageurs des siècles suivants, ignore que la cause du scorbut est l'absence de la vitamine C. Pour cette raison, il est persuadé que ses hommes sont victimes d'une épidémie que le contact avec les hommes de Stadaconé aurait provoquée.

Méfiant, Cartier refuse de laisser savoir à Domagaya combien d'hommes peuvent être malades. Il se fait conduire par deux femmes près d'un arbre appelé Annedda' dont l'écorce et les feuilles, pilées et bouillies, se révèlent être merveilleusement efficaces. Deux braves ayant résisté à la méfiance et au dégoût se retrouvèrent sains et guéris après en avoir bu deux ou trois fois... II n'en fallait pas davantage pour populariser l'infusion qui mit un terme aux attaques du scorbut et de quelques maux divers. Ce qui fit dire à Cartier :

«Si tous les médecins de Louvain et de Montpellier y eussent été, avec toutes les drogues d'Alexandrie, ils n'en eussent pas tant fait en un an que ledit arbre a fait en huit jours. »

Une étude du chercheur québécois Jacques Rousseau a démontré que Annedda et le cèdre blanc sont une seule et même chose.

Source : Nos racines p. 60

Vous pouvez toujours consulter les bulletins précédents sur notre site en cliquant sur le lien Bulletins dans la partie inférieure de chaque page.

Vous êtes toujours les bienvenus sur le site Généalogie pour tous par les Généalogistes Associés.

Bertrand Fleury
Votre webmestre,
Généalogie pour tous
Ce qui compte dans la vie, c'est le rire, l'amour et la santé.
Gardez le sourire, c'est le plus beau rayon de soleil. ;-))



BK 6       La version 6.6 est toujours disponible.

BK 7.5       Nouvelle version.

Traduction Français-Québec incluse.

BK 7.5 Manuel français Québec

La Fondation
Marie-Vincent

L'Enfance
pas la violence.

Guy Constantineau, Auteur des pages

Réseau "Généalogie et Histoire au Québec"

"Généalogie et Histoire - Estrie"

[ Accueil | Ancêtres | Histoire | Liens | Toponymie ]
[ Émigrants | Bulletins | Guide de saisie | Célébrités ]


Votre webmestre
co-fondateur SGL # 2 - SGCE # 3053 - GENAT # 510