Bonjour à tous
La Noraye
Né en 1639, Louis de Niort de la Noraye fait partie des officiers du régiment de Carignan qui auraient préféré ne jamais
mettre le pied sur le sol de la Nouvelle-France. Cette terre lui semblait aride, inhospitalière et menaçante, au point qu’il
demanda d’être rayé de la liste de ceux qui devaient accompagner le régiment. Le ministre Colbert, après avoir précisé que le
séjour ne se prolongerait pas au-delà de dix mois, lui fit savoir que le roi ne tolérait pas de défection.
Arrivé à Québec, la Noraye tente de se faire rapatrier en France… Peine perdue! Il devra, comme les autres, parcourir le pays
et l’apprivoiser. Il y réussit si bien qu’après le licenciement des troupes, il s’y établit à demeure et démontre pour le sol
de son pays d’adoption une vénération étonnante.
Sa femme, Marie-Madeleine Sevestre, qu’il épouse le 22 février 1672, dépose plusieurs dizaines d’arpents de terre dans la
corbeille de noce et, moins de deux semaines après la cérémonie, débute une interminable chaîne d’achats et de ventes de
terres. À la terre dite «la Noraye» s’ajoute la «prairie à Duquet», puis la terre de Raymond Paget dit Quercy et 54 arpents
de terre labourable font de la Noraye et de sa femme de grands propriétaires terriens.
En 1672, Jean Talon lui concède une terre de Sainte-Anne de la Pérade, qui va être la première seigneurie de la Noraye. En 1677,
l’ancien officier achète une maison au Cap-de-la-Madeleine et vers 1690, il commence à lorgner du côté de Montréal où une
propriété, encadrée par celles des sieurs Dautray et de la Valtrie, l’intéresse particulièrement. Elle deviendra la paroisse
de Lanoraie. On dit que Louis de Niort de la Noraye n’y vécut jamais, mais qu’il y fit établir un certain nombre de colons.
Selon Gérard Malchelosse, de 1674 à 1679, il était au Cap-de-la-Madeleine puis, après 1680, il défricha une terre de l’île
d’Orléans.
Marie-Madeleine Sevestre est décédée à Québec au mois de novembre 1706 et Louis de Niort, de la Noraye la suivit, le 4 décembre 1708.
Celui qui avait eu si peur de vivre en Nouvelle-France avait passé plus de quarante ans à en exploiter le sol.
Source : Nos Racines p. 173
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