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La trop chaude Marguerite... Bonjour à tous Partout, de tout temps, la race humaine a compté sa part de libertins, de débauchés et de prostituées. Partout, sauf en Nouvelle-France. L'histoire officielle, celle écrite et enseignée dans les écoles jusqu'à la réforme de l'Éducation au Québec, faisait des ancêtres des Canadiens français des géants de vertu. Des saints. Tous et toutes. Il aura fallu attendre la publication de La vie libertine en Nouvelle-France au dix-septième siècle pour apprendre, avec surprise et soulagement, que les premiers colons de la vallée du Saint-Laurent étaient des gens normalement constitués et qu'ils se reproduisaient comme tous les mâles et les femelles de la planète : par copulation. L'historien Robert-Lionel Séguin peut enfin rendre hommage « à la gaillardise des hommes et des femmes qui ont fait la nation québécoise » et saluer leur amour de la bonne chère, du vin et des plaisirs d'alcôve. Il fait une chaleur humide sur Québec, ce mardi 25 juin 1698. Marguerite Rattier a chaud. Elle est la fille du bourreau de Québec. La canicule lui porte sur les sens. Elle a 26 ans. Elle est plantureuse, c'est-à-dire belle et désirable, selon les canons de l'époque. En compagnie de sa copine, Marie Lafrance, la belle Marguerite se rend chez la Rochebelle, une femme de mauvaise vie dont la maison fait bordel et taverne. Marguerite a soif. Elle vend les deux pains que sa mère l'a envoyée chercher chez le boulanger Villeray. Elle achète de l'eau-de-vie et en offre à la ronde. Puis, à la fin de la journée, éméchée, elle va s'allonger près des remparts. C'est le lieu de rendez-vous des filles légères et des soldats de la garnison en goguette. Au petit matin, Marguerite, toujours couchée au pied des remparts, est arrêtée par un sergent et des soldats de la garde. Des voisins ont porté plainte pour conduite immorale. La jeune femme caniculaire avoue tout bonnement avoir passé la nuit avec non pas un mais trois soldats. Ils l'ont honorée, chacun leur tour, à plusieurs reprises. D'autres femmes ont participé à la joyeuse sauterie. L'interrogatoire de Marguerite Rattier est conservé aux Archives nationales du Québec. On y apprend que les autorités de la colonie étaient préoccupées par la propagation de la syphilis, appelée aussi le « vilain mal » . Pas de crainte à y avoir avec Marguerite : elle est saine comme une pucelle. On sait que Marguerite Rattier sera relâchée après des remontrances et probablement un séjour en prison. Elle continuera sa vie de débauche. La petite histoire perd sa trace au début du XVIIIe siècle. Source : Louis-Guy Lemieux Le Soleil |
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