Un métier pas comme les autres
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Le métier de bourreau n'est pas une vocation. Le bourreau du XVIIe siècle n'aime pas son métier qui le
lui rend bien. Il n'existe qu'un seul exécuteur de justice pour toute la colonie. Il vit et travaille
à Québec, près du siège de l'autorité.
Le premier bourreau officiel de la Nouvelle-France joue du tambour. En 1648, un militaire de Montréal
se rend coupable d'un « crime contre nature » (lire sodomie). Il est tambour de la garnison. Le
gouverneur Maisonneuve veut faire un exemple. Il le condamne à mort. Les jésuites prennent sa défense.
On lui propose le travail de bourreau en retour de sa vie. Son nom n'est pas passé à l'histoire.
Le 29 avril 1653, un habitant de l'île d'Orléans, M. Charron, est assassiné par deux de ses serviteurs.
Le premier bourreau est mort de sa belle mort. L'un des assassins est pendu sur la place publique. Son
complice fait office de bourreau et garde l'emploi.
Le 14 janvier 1665, le Conseil souverain décide de mettre le bourreau dans ses meubles. On lui achète
la maison de Nicolas Marsolais, dans la Grande Allée. La maison du bourreau est située quelque part
autour de l'actuel club de la Garnison.
Les bourreaux suivants s'appellent Jacques Daigre (Daigle), Jean Rattier, Jacques Élie, une canaille de
la pire espèce, et Pierre Rattier, le fils de l'autre.
Écoeuré par l'incompétence et l'inconduite chronique des bourreaux locaux, le gouverneur de Beauharnois
demande au roi, en 1726, de lui en envoyer un vrai de vrai de France.
Le ministre du roi recommande d'en acheter un aux îles. En attendant, arrive de France un certain
Gilles Lenoir. Le nouveau bourreau est un désastre. Débile mental, ivrogne, épileptique, il est
incapable de pendre quiconque correctement. On le retourne en France. Finalement, l'intendant Hocquart
achète un esclave noir de la Martinique. Il s'appelle Malgein. Il semble faire l'affaire. Le hic,
c'est que le nouveau bourreau s'ennuie. Il veut une femme pour meubler ses loisirs. On lui achète une
épouse aux Antilles. La fiancée du bourreau prendra huit ans avant d'arriver. Malgein a le temps de
mourir, d'ennui sûrement.
Le dernier bourreau attitré en Nouvelle-France s'appelle Joseph Montelle. Il fait sa demande pour
l'office le jour même de la pendaison de son prédécesseur, Denis Quévillon, âgé de 19 ans, condamné
pour vol.
Source : Louis-Guy Lemieux
Le Soleil
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