Bonjour à tous
Quart, sétier ou ligne
Il est difficile d'évaluer les poids et mesures en usage en Nouvelle-France. Qui sait, sans effort ni
calcul, se souvenir de la longueur du pied-de-roi, du contenu d'une poignée ou des perches qu'il
faut pour faire un arpent? Que rappellent la pinte, la roquille, le sétier, le pot ou le misérable?
Que signifie maintenant « la hauteur du ventre d'un cheval blanc » que cite l'historien Marcel
Trudel? Rien. Votre ancêtre a hérité de quelques lieues de terre? Qu'est-ce qu'une lieue?
Deux grains d'orges côte à côte, font une ligne... et il faut douze lignes pour faire un pouce.
Il faut cinq pieds pour faire une brasse. Avec six pieds on fait une toise et il faut trois
toises pour obtenir une perche. Dix perches donneront un arpent que vous multiplierez par 84
pour enfin avoir une lieue!
Il convient de demeurer prudent et de ne pas donner trop de terrain ou pas assez et d'interroger
les documents pour découvrir que la toise du charpentier et celle du maçon ne sont pas les mêmes
et que la perche de Paris compte deux concurrents : la perche royale et la perche forestière.
Qui a arpenté la terre de l'ancêtre? Sa mesure variera peut-être encore, selon l'école qui l'a formé.
On vend à quelqu'un, un pot de vin qui contient ordinairement deux pintes. De 35 à 40 pots sont
nécessaires pour remplir un baril et on comptera exactement 46 pots pour obtenir une tonne.
Une barrique réclame de 110 à 180 pots. Un muid ne sera plein qu'après y avoir versé 140 pots.
Le tonneau d'Orléans recueillera le liquide de 280 pots et le tonneau de Bordeaux, plus gourmand,
420 pots.
Les matières solides ne se mesurent pas de la même manière que les liquides. D'autres contenants,
de bois, d'étain ou de cuivre, recueillent de la nourriture, des fruits ou du blé préalablement
mesurés au quart, au boisseau, au minot, au sétier, au muid ou à la pipe. On a peine à imaginer
à quoi ressemblent les deux titrons nécessaires pour avoir un quart!
Enfin, lorsque les anciens buvaient, ils y allaient modérément, d'un coup de misérable. Selon
Marcel Trudel, « le misérable équivaudrait au quart d'une roquille... donc, très peu de chose,
un ou deux doigts.
Source : Nos racines p 288
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