Bonjour à tous
François Bibeau
Il fut un véritable coureur des bois
A son arrivée au pays, François Bibeau, se fixa aux Trois-Rivières. Il s'aperçut bientôt que le
seul commerce qui était véritablement rémunérateur était la traite des pelleteries. Votre premier
ancêtre se fit donc coureur des bois. Il s'aventura avec quelques compagnons dans des régions des
plus éloignées, où il trafiqua avec les sauvages; en retour d'eau-de-vie ou de quelques autres
menus effets, tels que coutelets, miroirs, etc, les Français recevaient des fourrures d'une
très grande valeur.
La vie des coureurs des bois avait de grands charmes mais aussi de grands risques. Perdus au
sein des forêts, éloignés de toute civilisation, les coureurs des bois ne pouvaient compter sur la
protection de la loi. Ils allaient de tribu en tribu, quelquefois en grande amitié avec leurs hôtes
sauvages, d'autres fois laissant leur chevelure, sinon leur vie dans quelque bourgade.
Le commerce du coureur des bois était permis par la loi au commencement de la colonie. Par un édit
de 1774, ce métier devint illicite, et les sauvages durent eux-mêmes apporter leurs fourrures sur
le Saint-Laurent où l'échange avec les Français était permis.
Votre ancêtre François Bibeau, s'occupa de ce commerce des pelleteries pendant dix ans, soit de
1661 à 1671. Au retour de ses courses, il réglait ses affaires. Le 17 mars 1661, nous le voyons
aux Trois-Rivières dans l'étude du notaire Claude Herlin, signer le "marché de Nadaud". Le 27
juin 1662, nous le rencontrons cette fois à Québec dans l'étude du notaire L. Laurent, où il est
venu signer un acte "qui donne pouvoir à Jean Gladu". Et le 31 mars 1664, nous le retrouvons aux
Trois-Rivières, chez le notaire Larue, cette fois, signant un marché avec Élie Bourbeau, Pierre
Guillet et les deux frères Antoine et Julien Trotier.
Votre ancêtre passa l'hiver de 1666-1667 aux Trois-Rivières, dans la famille d'Élie Bourbeau. En
effet, lors du recensement général fait au printemps de 1667, François Bibeau se trouve chez Élie
Bourbeau, en compagnie de Louis Gaudin et de François Pillet.
Au printemps de l'année 1669, François Bibeau entreprit le plus long et le plus périlleux voyage
de sa carrière de coureur des bois. Il partit des Trois-Rivières en canot d'écorce avec plusieurs
compagnons, remonta le fleuve Saint-Laurent jusqu'à Montréal, remonta le cours de la rivière
Outaouais, jusqu'au lac Nipissing, passa dans la rivière Française au sud du lac Nipissing, et
arriva au lac Huron; lorsque le groupe fut parvenu chez les sauvages Amikoués ou peuple du castor,
au nord du lac Huron, on dressa les tentes pour y passer l'hiver 1670-71.
C'est dans cette bourgade que François Bibeau et ses compagnons se rencontrèrent en octobre 1670
avec Nicolas Perrot et Monsieur de St-Lusson qui avaient été chargés par le gouverneur, Monsieur de
Courcelles, d'aller au Wisconsin pour rassembler les représentants de l'Ouest et faire une alliance
solennelle avec toutes les nations sauvages.
Messieurs Perrot et St-Lusson avaient convoqué une
grande réunion pour le commencement de juin 1671, au Sault-Sainte-Marie. François Bibeau comprit
qu'il pourrait tirer beaucoup de profit de la réunion d'un nombre aussi considérable de sauvages,
qui apportaient sans doute des pelleteries.
La cérémonie de la prise de possession des contrées de l'Ouest au nom du roi de France eut lieu le
14 juin, avec l'approbation des délégués de quatorze nations différentes, assemblées pour cette fin.
Perrot, de St-Lusson, les pères jésuites, Allouez, Dablon et Druillettes, ainsi que votre ancêtre
François Bibeau et ses compagnons signèrent le procès-verbal de la prise de possession.
Après la signature de ce procès-verbal, votre ancêtre passa encore quelques jours au milieu des
sauvages et, ses affaires terminées, prit le chemin du retour. Il traversa successivement le nord
du lac Huron et la baie Georgienne, remonta la petite rivière Française qui prend sa source au
lac Nipissing.
Après avoir traversé ce lac, la petite troupe descendit l'Outaouais jusqu'à Montréal
et le Saint-Laurent jusqu'à Québec, soit un parcours de plus de 700 milles en canot sur des lacs et
rivières, à travers des rapides où il fallait beaucoup d'habileté. Le voyage se termina dans les
premiers jours d'août 1671.
Source: Dictionnaire National des Canadiens Français, Institut Drouin
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