Bonjour à tous
Les Bonhomme-Beaupré
Après le long temps au cours duquel les Français furent chassés de la Nouvelle-France par les frères
Kirke, peu à peu, le pays se repeupla. En 1635, au moment du décès de Samuel de Champlain, à Québec,
le peuplement du pays par les Français était en bonne voie. Nicolas Marsolet, qui avait de bonnes
raisons pour ne pas vouloir rencontrer le Père de la Nouvelle-France rentra à Québec pour y fonder
une famille.
En 1636, Charles Huault de Montmagny, successeur de Champlain, nouveau gouverneur général
de la colonie, débarque à Québec. Le lendemain, 12 juin les familles de Pierre Le Gardeur de Repentigny
et de Michel Le Neuf du Hérisson arrivaient à Tadoussac. L'année suivante, madame de La Peltrie,
stimulée par les lettres expédiées à Paris par le Père Paul Lejeune songe à participer concrètement
au peuplement du pays, en assurant la présence de religieuses et par l'envoi de jeunes filles choisies.
En 1637, puisant à la même source, celle du Journal des Jésuites, Noël Brûlart de Sillery expédie en
Nouvelle-France une vingtaine d'ouvriers dont la tâche sera de jeter les bases de la mission qui
deviendra Saint-Joseph de Sillery. Pour s'assurer que les travaux soient effectués avec diligence
et à la convenance des missionnaires, le donateur, qui ne verra jamais la Nouvelle-France, demande
au père Lejeune "d'avoir l'oeil sur les ouvriers envoyés pour la construction du bâtiment et le
défrichement des terres".
En reconstituant la généalogie des familles Bonhomme, Beaupré et Dulac, on est amené à explorer
les premières années de la reprise de la colonisation de la Nouvelle-France. Pourquoi? Simplement
à cause de deux auteurs qui situent l'arrivée de Nicolas Bonhomme avant 1640.
Archange Godbout,
écrit, dans un travail sur la famille Berthiaume, que Bonhomme est arrivé à Québec en l'été de 1637.
Ce propos d'un généalogiste réputé pour n'affirmer que des faits vérifiés, est confirmé par Benjamin
Sulte. Avant 1640 rien d'autre que des hypothèses. Doit-on relier la présence de Nicolas Bonhomme
aux Trois-Rivières, en 1640, au fait que Jacques Hertel, propriétaire d'une vaste étendue de terre
à cet endroit soit originaire de Fécamp, ville natale de Bonhomme? Et doit-on attribuer au hasard
le fait que Jean Godefroy de Lintot, compagnon de Hertel, ait vu le jour à Lintot, village voisin
de Fécamp?
Le voici donc, le 2 septembre 1640, vivant, comme sa future, dans l'habitation de Trois-Rivières.
Puisqu'il n'y a pas de notaire sur place, les fiancés passent un contrat qui sera enregistré devant
Martial Piraube, à Québec, le 7 janvier 1641. Les témoins au contrat sont Nicolas Marsolet, Jean
Nicolet, Jean Godefroy et Marguerite Couillard.
Les futurs mariés nous sont connus par leur contrat
où il est dit que Nicolas Bonhomme est le fils de défunt Nicolas Bonhomme dit Beaupré et de Marie
Gayon. Né ou ayant vécu dans la paroisse Sainte-Croix de Fécamp, en Normandie, il n'a, constatera-t-on
au fil des années, qu'un métier celui de laboureur. La date de sa naissance est incertaine. En 1666,
il se donne 63 ans; l'année suivante il prétend avoir 56 ans et au troisième recensement, celui de
1681, il croit être âgé de 74 ans.
Catherine Gouget, sa fiancée, une Poitevine, est la fille de
Catherine DuFrançois et de Léonard Gouget. Elle est originaire du village de Thury-Harcourt d'où
venaient précisément les frères Le Gardeur, Pierre et Charles.
La date de leur mariage n'est pas connue, l'acte ayant probablement été détruit. Au cours de l'année
suivante, le couple est à Québec où, le 24 novembre 1641, leur première enfant, Marie-Madeleine, est
baptisée.
Parmi les personnes présentes, on remarque madame de La Peltrie et Pierre Le Gardeur de
Repentigny. Cette enfant meurt au mois de mars 1642. C'est probablement à l'ouverture de la navigation,
cette année-là, que le couple prend la décision de rentrer en France et rien n'indique, comme on a pu
l'affirmer, que Bonhomme se soit alors consacré au recrutement. Une affirmation faite pas Guillaume
Bonhomme, des années plus tard, alors qu'il dira être né à La Rochelle, est le seul indice de la
présence de ses parents dans cette ville entre 1643 et 1646.
C'est en France, au cours de la même
période, que les Bonhomme saluent la naissance d'Ignace. A l'été de 1645 ou au printemps de 1646, le
couple et ses deux enfants sont de retour dans la colonie où une première concession de terre leur est
faite, sur la Grande-Allée, par monsieur de Montmagny. Leur patrimoine se cessera de s'élargir. Les
années 1650, 1655, 1666, 1672 et 1674, enrichissent l'ancêtre de nouvelles terres. De temps à autre,
il consent à vendre ou à céder une part de son bien.
Alors qu'ils sont à peine sortis de l'adolescence,
les enfants Bonhomme dit Beaupré sont établis et paraissent être en mesure de prospérer à leur tour.
Qui sont-ils et qui deviendront-ils? La réponse a été fournie par les travaux d'Archange Godbout,
complétés récemment par Cécile Dulac-Pearson. En juillet 1661, Marie, âgée de 13 ans, épouse Jean Nau
dit Crespin. Trois ans plus tard, Guillaume Bonhomme épouse Françoise Haché (Euchez).
Seigneur de Bélair
ou de La Montagne, ses descendants ont, à la quatrième génération, adopté et répandu le nom de Dulac.
Au mois de novembre 1667, Catherine Bonhomme épouse Jacques Berthiaume, l'ancien associé de son frère
Guillaume. Elle est l'ancêtre féminine des Berthiaume. En 1670, Pierre, âgé d'une vingtaine d'années,
meurt, sans avoir fait alliance. En 1671, c'est au tour d'Ignace. Marié à deux reprises, la première avec Agnès Morin, veuve de
Nicolas Gaudry et la seconde avec Anne Poirier, veuve de Jacques Gaudry, il a vu ses descendants adopter
le patronyme Beaupré.
Notons qu'il ne s'agit pas là d'une souche unique et que le régime français a vu
se former d'autres familles Beaupré. Enfin, dernier à faire alliance, Nicolas, marié avec
Marie-Thérèse Levasseur le 14 janvier 1676 à Québec,
(Erreur de la revue Nos Racines en citant Louise Cloutier) est le seul des frères Bonhomme à avoir
perpétué le patronyme de son père.
Catherine Gouget
est décédée le 9 août 1679. Curieusement, deux ans plus tard, elle est enregistrée comme compagne de
son mari, vivant alors à Sillery et âgée de 74 ans comme lui... Nicolas Bonhomme est décédé le 7 août
1683 et il a été inhumé le lendemain.
Source: Nos Racines
|