Bonjour à tous
Les Chagnon
François Chagnon dit Larose
Les Chagnon et les Larose ne sont pas tous issus de François Chagnon, mais ce dernier a le
mérite d'avoir légué son patronyme ainsi que son surnom à plusieurs générations de Québécois.
Cet ancêtre est peu et mal connu. Les travaux généalogiques le concernant sont calqués sur
les données du Dictionnaire généalogique des familles canadiennes de Tanguay, sur quelques
renseignements fournis par l'Institut Drouin et, pour sa naissance, sur le Fichier Origine.
La seule recherche originale accomplie en France concerne donc son baptême. On n’a donc pas
encore retrouvé d’autres traces de ses parents en France.
Certains généalogistes français ont
pourtant relevé la présence de plusieurs Chagnon ou Chaignon presque à cette époque dans le
Cher (18). Il existe aussi en France au moins un vieux village nommé «Chagnon» dans la
vallée du Gère, entre Lyon et St-Étienne. Le nom de Chagnon apparaît pour la première fois
dans une bulle du Pape Eugène III datée du 26 février 1153 et qui confirme la possession de
l’Église de Chagnon par l’abbaye d’Ainay. L’origine du nom viendrait de variantes du nom de
l’arbre «chêne» qui auraient donné Chagnon, Chaignon ou Chesnon.
Les renseignements dont on dispose maintenant sont quand même fragmentaires. Utiles malgré tout,
ils répondront aux vœux de Christine Larose et de quelques autres généalogistes de la famille
qui souhaitent amener d'autres Chagnon dit Larose à s'intéresser à leur histoire. Ils auront
raison de le faire, surtout si leur intérêt les amène à écrire une nouvelle page de notre
grande histoire.
François Chagnon dit Larose est né en Touraine, au cœur d'un pays de vins, à quelques kilomètres
d'Amboise, à Notre-Dame de La Haye-Descartes ou Rochecorbon. Selon le fichier Origine, il a vu
le jour le 8 juillet 1640 et fut baptisé à la paroisse St-Georges. Son père a pour nom Pierre
Chagnon et le nom de sa mère est Louise Aubry, mais à son mariage à Contrecoeur, François a
donné pour nom de sa mère Louise Fauvreau. Il a eu au moins un frère Pierre qui n’est pas venu
en Nouvelle-France mais dont on a trouvé aussi le certificat de baptême en France.
Quel est le
métier et la situation religieuse, sociale et financière de ses parents ? Rien ne l'indique
encore. On verra que François Chagnon ne sait pas signer. Il ne sait sans doute pas lire ou
écrire, mais il a le métier de cardeur relié à la préparation des fibres textiles pour le
tissage. Le surnom de Larose ajouté en «dit» semble avoir été donné, comme pour beaucoup
d’autres patronyme, lors des engagements militaires ou sur les navires. Plusieurs descendants
Chagnon opteront pour ce patronyme et d’autres longtemps utiliseront les deux noms à la fois.
La première question d'importance qui se pose au sujet de l'ancêtre est celle du moment de sa
venue en Nouvelle-France. Drouin prétend qu'il était soldat du régiment de Carignan et qu'après
avoir servi dans la compagnie d'Antoine Pécaudy de Contrecoeur, il avait suivi l'enseigne
François de Verchères, lorsque ce dernier est allé s'établir dans la région de Montréal. A
ce jour, aucune preuve confirme cette assertion qui semble être le fruit d'une déduction.
En effet, lorsque le nom de François Chagnon dit Larose s'inscrit pour la première fois sur
un document notarié, c'est le 3 octobre 1675, lorsque le sieur de Verchères lui concède une
terre de trois arpents de front sur le fleuve par trente de profondeur.
Le même jour, l'ancêtre
des Plouffe, Jean Blouf devenait concessionnaire de la seigneurie. Les terre de Verchères lui
avaient été données par Jean Talon en 1672 d'abord. L'année suivante, François de Verchères
recevait l'île aux Prunes et l’Île Longue. En 1678, le territoire de l'ancien enseigne du
Régiment de Carignan gagnait en profondeur, Frontenac lui accordait un lieu supplémentaire
le long de la seigneurie. En 1676, Chagnon est établi sur la terre. L'un de ses voisins est
André Laplat, l'autre est l'ancêtre des Geoffrion, Pierre Joffrion qui s'établit à Verchères
depuis 1672. Les autres colons entourant le seigneur de Verchères sont André Jarret de
Beauregard, Toussaint Lucas, Mathieu Binet, Adrien Ponce, Jean Blouf, André Balsac, Jean
Charlot, Pierre Bosseau, et Pierre Chicoyne.
Les seigneuries de Contrecoeur et de Verchères sont voisines et les habitants de cette
dernière doivent fréquenter la paroisse Sainte-Trinité de Contrecoeur pour se mettre en
paix avec Dieu et enregistrer leurs naissances, mariages et sépultures. Les habitants des
deux seigneuries se connaissent,... et se marient parfois. Le 23 juillet 1679, notre colon,
épris de Catherine Charron, promet de l'épouser. Les témoins sont François Jarret de
Verchères, Marie Perrot, sa femme, Michel Tessier dit Saint-Michel, Antoine Emery dit
Coderre et Pierre Chicoyne. La mariée est fille de Pierre Charron et de la «fille du
roi» Catherine Pilliar qui se sont mariées à Montréal le 19 octobre 1665. Baptisée en
septembre 1666, celle qui s'apprête à devenir l'ancêtre des Chagnon dit Larose est donc
âgée de 13 ans seulement.
Deux ans plus tard, au recensement de 1681, le mariés ne sont encore que deux. Sept
arpents de terre ont été mis en valeur. Ils possèdent un fusil et ils entretiennent trois
bêtes à cornes. Au mois d'octobre 1682, naît François, l'aîné de leurs enfants. Il épousera
Catherine Foisy en 1710 et il en aura douze enfants. Quatre ans plus tard, Catherine vient
au monde. Son destin est inconnu puisque après son baptême le 29 septembre 1686, on ne parle
plus d'elle. En 1687, naît Angélique. Elle épousera François Benoît dit Livernois en 1711.
Né en 1688, Louis Chagnon dit Larose épousera Madeleine Foisy en 1715, et Pierre, né en 1692,
se mariera deux fois, la première avec Catherine Guertin et la seconde avec Marie-Madeleine
Fontaine.
Christine Larose écrit: Alors que sa femme était enceinte d'un sixième enfant,
François Chagnon trouva la mort dans des circonstances qui demeurent inconnues. Cette
naissance posthume nous permet de situer sa mort entre septembre 1692 et mai 1693. Rappelons
que c'est à l'automne 1692 qu'eut lieu le fait d'armes de Madeleine de Verchères. Les attaques
iroquoises furent particulièrement nombreuses en ces années-là. (...) L'enfant qui naquit sans
père, Raymond, fut baptisé le 3 juin 1693. » Il épousa Marie-Madeleine Pelletier à Saint-Ours,
en 1721. Il devint l’ancêtre des Chagnon dit Raymond.
Après le décès de son mari, Catherine Chagnon resta seule avec ses jeunes enfants jusqu'au
10 octobre 1694, alors qu'elle épousait Daniel Tétreau, fils de Louis Tétreau et de Noëlle
Landreau. Inutile de préciser que le mari prenait famille et que c'est sous son toit qu'ont
été élevés les très jeunes enfants de François Chagnon dit Larose. Afin de mettre un peu
d'ordre dans ses affaires, le couple qui s'était marié sans contrat et sans avoir fait
dresser l'inventaire des biens de la communauté Charron-Chagnon, s'imposa ces deux formalités
le 26 juin 1695. Catherine Charron donna au moins six filles et un fils à son second mari.
Nos Racines vol. 121,
et mis à jour par Gilles Chagnon
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