Bonjour à tous
Les Couture
La famille Couture est issue d'une souche unique formée par Guillaume, originaire de
Saint-Godard-de-Rouen, en Normandie. Il était le fils d'un menuisier, Guillaume, et de Madeleine
Mallet. On situe l'année de sa naissance entre 1608 et 1616 et son arrivée en Nouvelle-France,
vers 1640. À cette époque, le jeune homme a pris la décision de se consacrer à l'oeuvre des Jésuites.
La voie qu'il choisit est la plus humble. Guillaume Couture sera un donné, ce qui est l'équivalent
d'un domestique. Partant pour la Huronie en 1641, il signe, le 26 juin, à Québec, un acte par lequel
il lègue à sa mère et à sa soeur Marie les quelques biens qu'il possède encore en France.
C'est, pour Guillaume Couture, le départ d'une vie aventureuse où il frôlera plusieurs fois la mort.
L'expédition en Huronie est reprise en 1642. Les compagnons du domestique sont Isaac Jogues,
René Goupil, des Amérindiens et des voyageurs montés à bord d'une douzaine de canots.
Couture n'ira
pas loin puisque, le lendemain du départ, il est capturé par des Iroquois, en même temps que Goupil et
Jogues. Après avoir eu un doigt scié, les ongles arrachés et avoir été brûlé à plusieurs endroits,
l'ancêtre est remis à la famille de l'homme qu'il a tué lors de sa capture.
René Goupil est assassiné le 29 septembre. Isaac Jogues s'évadera l'année suivante. Suivent trois
années pendant lesquelles il apprend la langue de la tribu ou il est captif. Sa sagesse, son esprit
et sa logique le font admettre au conseil.
En 1645, il est à la tête d'une délégation qui vient traiter de paix à Trois-Rivières. On hésite
à reconnaître Couture qui est vêtu à l'iroquoise et que l'on croyait mort, mais sitôt qu'il fut
reconnu chacun se jeta à son col, on le regardait comme un homme ressussité qui donne de la joie à
tous ceux qui le croyaient mort, ou du moins en danger de passer le reste de ses jours dans une
très-amère et très-barbare captivité.
Cependant, Couture, qui n'y joue plus le rôle de captif,
retourne au sein de la tribu iroquoise dans l'espoir de contribuer, par sa présence, à l'établissement
d'une paix définitive.
En 1646, il demande à être relevé de ses voeux de donné afin de se marier. A-t-il conclu une alliance
avec une Iroquoise ? Cette demande le laisse croire, mais aucun document ne le prouve. À l'automne
de la même année, Jean de la Lande et Isaac Jogues sont exécutés par les Agniers. Un moment, Couture
redouble d'efforts pour rétablir la paix entre les tribus ennemies, puis il se retire. Pendant qu'il
jouait le rôle d'interprète et d'ambassadeur, on lui avait donné le nom de Jhandich; en 1646, on lui
donna celui d'Achirra que Jean Nicollet avait porté avant lui.
Le 16 mai 1647, le gouverneur de Montmagny autorise Guillaume Couture à habiter à la Pointe de Lévy.
C'est ainsi qu'il devient le premier colon de la seigneurie de Lauzon. Il a appris, de son père, le
métier de menuisier. Il construit un corps de logis sur une terre où tout est à faire. Il défriche,
déserte, vend cette maison à son voisin, François Bissot, et entreprend la construction d'une autre
habitation.
À Paris, le 15 octobre 1648, le seigneur de Lauzon accorde à Guillaume Couture ses titres de concession
et fixe les charges seigneuriales du censitaire : "Douze derniers de cens pour chaque arpent défriché
et mis en terre labourable ou en nature de pré et de remettre aux mains du procureur fiscal à la
Saint-Michel, un quarteron d'anguilles salées et bien conditionnées".
C'est à la Pointe de Lévy, chez lui, le 18 novembre 1649, dans la maison construite de ses propres
mains que le défricheur épouse Anne Esmars ou Aymard, originaire de Niort, dans le Poitou. La jeune
femme avait deux sœurs : Madeleine, mariée à Zacharie Cloutier fils, et Barbe, mariée à Olivier le
Tardif.
C'est ce dernier qui donna aux Couture leur lit nuptial puisqu'il est dit à ce propos dans
le contrat signé le jour du mariage qu'il donnait à la fiancée un lit de plume et une vache à lait.
Un an plus tard, Jean-Baptiste, le premier de leurs dix enfants, venait au monde.
Couture, dont l'expérience parmi les Amérindiens pouvait être utile, est plusieurs fois sollicité
pour participer à des expéditions importantes. En 1657, il se rend chez les Onontagués. En 1661 et
en 1663, il est au nombre des expéditionnaires envoyés à la découverte de la baie du Nord. Pendant
ce temps, sa femme met au monde des enfants.
Anne naît en 1652. Elle épousera Jean Coté. Marguerite,
née en 1656 épousera Jean Marsolet et n'aura pas de descendance. Marie, née en 1658, sera l'ancêtre
de la famille Bourget. Charles, né en 1660, épousera Marie Huard et il sera le père des Couture dits
Lafrenaye. Guillaume, né en 1662 épousera Marie-Madeleine Côté.
Louise, née en 1665, épousera
Charles-Thomas Couillard. Eustache, né en 1667 épousera Marguerite Bégin, puis François Huard. Il
est l'ancêtre des Couture dits Bellerive. Joseph-Odger, né en 1670, épousera Jeanne-Marie Huard et
deviendra l'ancêtre des Couture dits de la Cressionnière…
Ainsi, trois des filles du pionnier Jean
Huard venaient d'entrer dans la dynastie des Couture. Jean-Baptiste, l'aîné des enfants, marié à Anne
Marette, sera l'ancêtre des Couture dit Lamonde.
Anne Esmard a été inhumée à la Pointe de Lévy, le 15 janvier 1700. Le bon Guillaume mourait quelques
mois plus tard, avant le 14 novembre 1701, date où 1'on procédait à un inventaire de ses biens. Il
avait vu le pays comme peu, l'avait fait avant lui et exercé les métiers de domestique, d'interprète,
de menuisier, d'ambassadeur, de colon, de capitaine de milice et de notaire. Sa descendance vit surtout
dans la région de Québec.
Source : Nos racines, volume 13,
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