Bonjour à tous
Évangéline
Évangéline est toujours représentée comme une jeune fille aux traits doux, promenant un regard
triste sur l'immensité du territoire à parcourir pour retrouver celui qu'elle aime, Gabriel, son fiancé,
dont elle fut brusquement séparée.
On cherche encore la véritable identité de l'héroïne qui a donné naissance au célèbre poème de Henry
Wadsworth Longfellow: Évangéline. Le poète lui donna le nom de Bellefontaine, un patronyme créé en
Acadie par les descendants de Pierre Godin et de Jeanne Rousselière. Dans chaque famille acadienne,
pourtant, une femme pouvait avoir inspiré la légende. Existe-t-il une Emmeline Hébert, une Angéline
Leblanc ou une Évangéline Doucet dont la souffrance n'aurait pas valu de passer à l'histoire? Évangéline
résume tous les rêves évanouis.
Elle se fiance à Gabriel Lajeunesse. Sa dot est formée de terre et de
bétail. Leur avenir est fait d'enfants grandissant à l'ombre de l'église de Grand-Pré. Brusquement
paraît l'Anglais. Les hommes attendent dans l'église, puis à bord des navires, que leurs femmes les
rejoignent. C'est ainsi, n'étant pas mariés, que Gabriel et sa belle empruntent des directions
différentes.
Toute leur existence se déroule ensuite au rythme des retrouvailles qui n'ont jamais lieu. Évangéline
épuise sa jeunesse à parcourir les colonies où Gabriel pourrait avoir posé le pied. Devenue vieille,
l'espoir l'abandonne. Revêtant l'habit des religieuses qui se consacrent au soin des pauvres, des
malades et des moribonds, elle a la douleur, vers la fin de sa vie, de reconnaître le beau Gabriel,
sous les traits d'un vieillard grabataire qui meurt en la reconnaissant.
Une recherche signée par la généalogiste Jeanne Grégoire démontre qu'il n'y a pas eu d'Évangéline
Bellefontaine. Peut-être une fille de Louis Bellefontaine, recensé en 1739, s'appelait-elle Angéline.
Rien n'est certain.
Une tradition née dans la famille du juge louisianais Voorhies donne une autre identité à l'Acadienne:
" Évangéline n'est pas un être de fiction, cite Jeanne Grégoire, Évangéline était une orpheline qui
fut élevée par ma bisaïeule, la veuve Robichaud. Lors de la déportation, elle suivit sa mère adoptive
en Louisiane. Telles étaient la douceur de son cœur et la beauté de son âme que les autres exilés
d'Acadie la surnommèrent Évangéline, ce qui voulait dire pour eux et ce qui signifiait le Petit Ange
de Dieu. Son vrai nom était Emmeline Labiche. "
Malheureusement pour l'histoire, Emmeline Labiche n'a pas davantage existé car aucun registre de
l'Acadie ne parle d'elle, mais pour les Louisianais, elle est troublante de réalisme et la fin de
sa vie comme sa vie elle-même est pénible. Dans l'aventure du juge Voorhies, l'amant s'appelle
Louis Arsenaux:
" Emmeline le revit quatre ans plus tard sur le bayou Tèche, en Louisiane, à l'endroit où se trouve
Saint-Martinville, mais Louis Arsenaux, oubliant la pauvre Emmeline et ses serments, s'était marié.
Le choc qu'elle en éprouva la rendit folle et elle mourut sans avoir recouvré la raison. "
Malgré la présence d'un monument commémoratif dans le cimetière paroissial de Saint-Martinville, on
n'a trouvé nulle trace d'un acte de sépulture faisant état du décès d'Emmeline.
Le monument de l'héroïne acadienne élevé dans le cimetière de l'église paroissiale de Saint-Martinville,
en Louisane, est un don de l'actrice Dolores Del Rio qui a interprété ce personage dans un film
tourné à Hollywood.
Source: Nos Racines
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