Bonjour à tous
Fleury-Mitron François
FLEURY dit Mitron François (c.1631-1688)
Fils de Simon Fleury et de Marie Mouton, de la paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul de Paris, il doit son surnom de Mitron
au fait qu'il est boulanger. Il contracte mariage devant le notaire Duquet, le vendredi 6 décembre 1669, avec Aimée
Roux, fille de feu Jacques Roux et de Marguerite Dubois, de Montargis, évêché de Sens. Le contrat est annulé par la suite.
Il contracte de nouveau mariage devant le notaire Becquet, le dimanche 24 août 1670, avec Jeanne Gilles (fille du roi) et fille de feu Pierre
Gilles et d'Anne Mela, de Saint-Nicolas de Paris. De leur union naissent dix enfants. Le contrat de mariage le dit de la paroisse
de Ruel, archevêché de Paris.
Il sait signer et assiste comme témoin à un accord au sujet de la succession de Charles Sevestre, le 18 octobre 1659. Il achète
de Michel Pelletier, le 15 novembre 1661, au prix de 200 livres, une terre d'un arpent et demi de front à la Longue Pointe
sur la Côte de Beaupré. C'est là qu'il s'établit. Son nom ne paraît pas aux recensement de 1666 et 1667. Un document de
la Prévôté de Québec nous apprend qu'il est bien au pays à ce moment là , car il contracte une obligation envers le nommé
Michel, le 29 octobre 1666. Il est condamné, le 11 septembre 1668, en vertu de cette obligation à remettre 27 livres à Timothée
Roussel. Le 15 octobre 1668, il doit 30 livres à Vincent Chamaillard pour un canot de bois.
Il achète d'Aubin Lambert, le 11 mars 1670, une habitation de quatre arpents de front par trente arpents de profondeur située à
la Côte Saint-Ange, avec une petite maison, un hangar et les agrès de pêche. Il paie le tout 200 livres et obtient quittance
finale le 8 mai 1672. Coup sur coup, en 1671, il vend deux habitations qui lui appartiennent. Il cède la première qu'il
a obtenue en concession du sieur de Maure, avec cabane et hangar à Mathurin Grégoire, le 28 février, au prix de 400 livres
et la seconde, de trois arpents de front par trente arpents de profondeur, le 14 juin, à Pierre Bissonnet, au prix de 300
livres. Dans les deux cas il est contraint de se présenter à la Prévôté pour obtenir son dû. Ces apparitions à la Prévôté de
Québec sont le début d'une longue suite d'une soixantaine d'autres. Le 9 janvier 1671, il est condamné à payer un minot
de blé à Jean Durand pour son droit de passage de la rivière Cap-Rouge. Le 20 janvier suivant, c'est un minot de blé et six
anguilles qu'il doit payer à son voisin Pierre Campagna pour quinze journées de travail sur sa terre. Avec l'accord de son
épouse, le 21 juin de la même année, il cède à Pierre Bissonnet un droit de passage sur le chemin de leur habitation et ce dernier
en fait autant pour un chemin qui se trouve sur l'habitation qu'il lui a vendue.
C'est son épouse qui à maintes reprises se présente pour lui à la Prévôté de Québec. Faute de paiement, le 18 juillet 1671,
il réclame de Mathurin Grégoire, la terre qu'il lui a vendue. Le maçon Gabriel Dumas s'engage, le 22 février 1673, à lui construire
une cheminée à sa maison de Cap-Rouge, moyennant 4 livres et 10 sols la toise. Le 10 novembre 1674, Jacques Sauvage
s'engage à son service pour un an, moyennant 80 livres. Il réclame de Pierre Bissonnet, le 2 juillet 1675, la somme de
133 livres, sinon il exige la vente par criée de l'habitation qu'il lui a cédée en 1671. Il a gain de cause et l'habitation est vendue
le 13 août 1675. Elle est adjugée à Guillaume Corruble qui lui est redevable de 300 livres. Lui-même doit 360 livres à Pierre Nolan
le 7 juin 1676, pour des marchandises, du sel, du blé et des fustailles vuides. Après avoir établi ses comptes
avec Claude Charron, le 23 octobre suivant, il lui doit 97 livres. Convoqué à la Prévôté de Québec, le 30 octobre 1680, il
doit répondre d'une accusation de voies de fait sur la personne d'Anne-Françoise Richard, femme de Pierre Campagna. Il
déclare ne pas l'avoir battue mais on le condamne à 10 livres de réparation civile à son égard. Il en appelle vainement au
Conseil Souverain le 24 mars 1681.
Le 22 mai 1681, Pierre Campagna donne quittance à son acquit à Pierre Nolan de 20 livres pour cinq minots de blé. Au
recensement de la même année, il possède une arme à feu, deux bêtes à cornes et dix arpents de terre en valeur. Le 18 octobre 1685, il engage sa fille Jeanne,
âgée de quatorze ans, au service de Pierre Nolan jusqu' à ce qu'elle se marie, moyennant sa nourriture, son logement et son entretien.
Le 30 juin 1686, Gabriel Duprat lui loue pour trois ans, au prix de 220 livres par année, une boulangerie rue Notre-Dame à Québec dans la maison qu'il loue de madame Bourdon.
Le 14 janvier 1687, il est condamné par la Prévôté de Québec à rembourser 50 livres, pour de l'argent et 98 livres et 4 sols, pour des marchandises
qu'il doit à Pierre Nolan. Le 19 janvier, il vend ses habitations de Cap-Rouge au prix de 550 livres à Antoine Gabory de Beauport. Ce contrat nous apprend que Guillaume
Coruble, incapable de payer, tout comme Pierre Bissonnet, lui a remis sa terre le 27 janvier 1678. En mars 1687, il n'a pas
encore payé Pierre Nolan et désire régler ses comptes à l'amiable avec lui. Ils en viennent à une entente le 10 mars, nommant
comme arbitres François Genaple et François Poisser. Le 26 avril suivant, il loue pour sept ans, à 190 livres par année, la
maison de Denis Derome et de Jacqueline Roulais. Il en sous-loue la moitié le même jour, pour sept ans, à Jacques Cachelièvre, au prix de 70 livres. Il ne jouit pas longtemps de
cette maison, car après avoir assisté comme témoin au contrat de mariage de sa fille Jeanne avec Jacques Suire, le 26 octobre 1687, il décède au début de l'année 1688. Sa veuve vend ses
outils de boulanger le 21 février 1688. Elle épouse René Dumas en deuxièmes noces à Montréal, le premier juin 1689. Signature numéro 412.
ANQON Audouart 18-10-1659; Auber 15-11-1661;
Rageot O. 1510-1668; 11-03-1670; 28-02-1671; 14-06-1671; 21-06-1671; 10-11-1674; 23-10-1676; 22-05-1681; 18-10-1685; 30-06-1686;
Duquet 06-12-1669; 07-06-1676; 10-03-1687; Becquet 24-08-1670; 22-021673; Genaple 19-01-1687; 26-04-1687 (2);
JDCS II, 24-03-1681, p.521; PQ Reg. 2, 11-09-1668, fol. 129r.;
Reg 4, 09-01-1671, fol. 7r.; Reg.4, 20-01-1671,fol. 19r.; Reg.d, 18-07-1671, fol. 108V.; Reg.8,02-07-1675, foI.61 v.; Reg. 13,30-10-1680, p.60;
Reg. 18, 14-011687, fol. 115v.
Source : Michel Langlois Dictionnaire biographique des ancêtres québécois (1608 - 1700)
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