Bonjour à tous
Jean (Jehan) Gagnon
L es
trois frères Gagnon, Mathurin, Jean et Pierre, qui en 1635 vinrent au Canada, étaient
originaires de Tourouvre, dans l'ancienne province française du Perche. Ces trois frères
s'entendaient à merveille, et on les trouve réunis dans toutes les transactions qu'ils firent. Les
frères Gagnon ou Les Sieurs Mathurin, Jehan et Pierre Gagnon, comme on les appelait,
achetaient, construisaient et vendaient toujours ensemble. Ils formaient somme toute une
véritable société familiale.
Après avoir pendant quelque temps habité Québec, où ils s'étaient fait construire une maison
dans la Basse-Ville, les trois frères allèrent s'établir sur la côte de Beaupré, dans cette partie
qui devait former plus tard la paroisse du Château-Richer.
Ce fut Jean qui se maria le premier. Le 29 juillet 1640, il épousait Marguerite Cochon. Cet
exemple entraîna son frère Pierre, qui deux ans plus tard, le 14 septembre 1642, épousait
Marguerite Desvarieux.
Bien qu'étant l'aîné, Mathurin fut plus long à se décider. Ce n'est qu'en 1647 qu'il renonça
à sa vie de vieux garçon (il avait quarante et un ans), en épousant une toute jeune fille de
treize ans, Françoise Boudeau.
Ces mariages respectifs ne devaient pas séparer les trois frères Gagnon. Leurs fermes étaient
voisines l'une de l'autre, et les contacts entre les "trois inséparables" étaient fréquents.
Des trois frères, Mathurin sans aucun doute fut le plus entreprenant, et celui qui réussit le
mieux. Il possédait en effet un commerce actif à Québec, pour lequel il dut même en 1642
faire un voyage d'affaires en France. Il fut enfin un des premiers marguilliers élus de la
paroisse du Château-Richer.
Les frères Gagnon ont laissé une descendance remarquablement nombreuse. Il est vrai qu'ils
eurent respectivement tous les trois des familles importantes. Mathurin, bien que s'étant
marié sur le tard, eut jusqu'à quinze enfants. Il avait soixante et onze ans lors de la naissance
de son dernier, Joseph. Pierre éleva une famille de dix, et Jean, plus modeste, estima avoir
fait son devoir après en avoir eu huit. Cela représentait tout de même au total trente-trois
petits Gagnon.
En 1940, une plaquette fut érigée au Château-Richer pour commémorer le tricentenaire des
trois frères Jean, Pierre et Mathurin Gagnon.
Source: Dictionnaire National des canadiens français de l'institut Drouin
|