On situe souvent l'arrivée de Louis Hébert à l'année 1617, année où il s'établit au Canada avec sa famille. Mais, bien avant cela, soit le 4 avril 1604, une expédition de quatre navires part du Havre pour le nouveau continent. À bord d'un de ces navires se trouvent Louis Hébert, apothicaire de Paris, accompagné de Pierre de Gast, sieur de Monts, Samuel de Champlain, Poutrincourt et d'autres gentilhommes.

De Monts entre dans une grande baie, à laquelle il donne le nom de baie Française (Fundy), puis revient à l'île Sainte-Croix (Dotchet Island), dans la baie de Passamaquoddy, où le débarquement se fait. M. De Poutrincourt avait remarqué un endroit bien situé pour établir le fief que M. De Monts lui concéda en septembre et que d'un commun accord ils appelèrent Port-Royal (Annapolis Royal). La colonie de Port-Royal est donc établie sur une pointe de terre dominant légèrement le port, à l'endroit précis où se trouve de nos jours Lower- Granville. Poutrincourt retournera en France pour revenir avec une nombreuse équipe d'ouvriers et surtout de laboureurs. Il apporte aussi tout ce qui est indispensable à la colonie: provisions, outils, grains de semence et bestiaux. Tout va bon train.

Mais voilà que le malheur s'abat sur la colonie puisque la concession accordée à de Monts en 1603 lui est retirée par le roi en 1606, à cause de récriminations de certains marchands et armateurs de Dieppe et de La Rochelle. Poutrincourt est outré et ne lâchera pas facilement la partie. Privé de ses privilèges en Acadie, De Monts abandonne Pourtincourt à ses propres ressources. Ce dernier retourne en France avec tous ses compagnons, incluant votre ancêtre, en vue de recueillir les fonds nécessaires pour donner un nouvel essor à la colonie. En attendant, le chef micmac Membertou avait la garde des établissements de Port-Royal.

En 1610, Poutrincourt lève l'ancre de Dieppe avec ses fils, Louis Hébert et plusieurs autres. Tous eurent la joie de retrouver les établissements en excellent état. Les micmacs avaient même pris soin de ne déplacer ni meubles, ni ustensiles.

Mais bientôt, d'autres conflits d'autorités et d'intérêts s'élèvent. Poutrincourt, malgré ses tentatives, perd toutes ses ressources. Il retourne à nouveau en France avec Louis Hébert en 1614, et, ni l'un ni l'autre de devait revoir l'Acadie.

Poutrincourt perdit la vie, ainsi que son fils, Jacques de Salazar, dans la guerre civile qui sévissait en France, en luttant contre le prince de Condé. Ce fut une grande perte pour l'Acadie, en ces heures difficiles.

Louis Hébert, de son côté, rencontre Samuel de Champlain, également revenu en France. Ce dernier le décide à aller s'établir à Québec avec sa famille. C'est ainsi, qu'après tous ses efforts en Acadie, Louis, sa femme Marie Rollet, ses deux filles Anne et Guillemette, son fils Guillaume et son beau-frère Claude Rollet, s'engagent à émigrer à Québec. Louis Hébert devra "travailler à tout ce que lui commanderont ceux qui auront charge de la compagnie". En échange de quoi, il aura le droit de "défricher, labourer et améliorer les terres du pays, et le revenu de ses labeurs et de ses gens" devront être remis entre les mains des gens de la compagnie pendant les deux premières années. À la fin de ce terme, il devra pourvoir à sa nourriture et à son logement. Les produits de ses récoltes pourront être vendus à la compagnie selon les prix en vigueur en France.

Les nouveaux colons arrivent à Tadoussac, le 14 juin 1617 et une barque les transporte à Québec où l'arrivée de la première famille est saluée tant par les récollets que par les quelques autres habitants qui y vivent déjà. Sur sa concession de terre, Louis Hébert se construit un humble logis sur la falaise surplombant le fleuve.

Neuf ans et demi après son arrivée à Québec, soit le 23 janvier 1627, Louis Hébert s'éteint et est enterré le 25 à Québec. Ce n'est qu'en 1629 que sa veuve Marie épouse, en seconde noces, Guillaume Hubou, habitant établi ici depuis deux ans.

En 1917, on célébra à Québec, avec grand éclat, le troisième centenaire de l'arrivée au pays de Louis Hébert. On érigea en cette occasion, un superbe monument.

Sources: Dictionnaire National des canadien français de l'institut Drouin

Histoire des Acadiens, par Bona Arsenault, Édition Fides

Histoire populaire du Québec (Des origines à 1791) de Jacques Lacoursière, Édition Septentrion (1995)