Bonjour à tous
Les Lessard
Étienne de Lessart, l’ancêtre de la famille Lessard est né en 1623, en Normandie. On ne connaît
de son origine, que le nom de ses parents, Jacques et Marie Herson, et celui du village où il
a grandi, Chambois.
Bien qu’aucun contrat d’engagement ne l’atteste, on croit qu’Étienne de Lessart est venu vivre
en Nouvelle-France vers 1645. Au mois de juin 1646, il est présent à un baptême célébré aux
Trois-Rivières et, l’année suivante, il est le messager d’une bonne nouvelle. C’est lui qui
annonce l’arrivée prochaine des secours promis par la France. L’événement est noté dans ces
termes : « Ce même jour 21 (juin) monsieur de Lessart retournant de Tadoussac apporta les
premières nouvelles de France apprises du capitaine Le Fèvre arrivé à l’ile Percée (...) que
cinq vaisseaux se préparaient pour venir; que la paix était faite en France ».
Le 10 février 1651, Olivier LeTardif, co-seigneur de Beaupré, concède à Étienne de Lessart une
terre d’une lieue de profondeur sur dix arpents de front, sur le fleuve Saint-Laurent. Cette
terre est une des plus belles. Elle sera aussi l’une des plus fréquentées de l’Amérique du
Nord... Séduit par la vie en Nouvelle-France, Étienne de Lessart choisit ce bout du monde
pour y faire naître ses enfants. La jeune fille qu’il aime est née à Paris vers 1634. Elle
a dix-huit ans et, déjà, derrière elle, dix-sept ou dix-huit ans de vie en Nouvelle-France.
Marguerite Sevestre est la fille de Charles et de Marie Pichon qui sont arrivés ici avec trois
enfants nés du premier mariage de Marie Pichon avec Philippe Gauthier de Comporté et deux filles,
issues du second mariage de Marie. Charles Sevestre est un homme estimé qui a « du bien ».
Sa descendance s’est perpétuée jusqu’à aujourd’hui par ses filles.
Étienne de Lessart et Marguerite Sevestre allaient perpétuer leur nom en donnant le jour à
douze enfants dont huit, six fils et deux filles, devaient faire alliance et faire éclore
le patronyme de leur père dans la région de Québec, de la Côte de Beaupré et de la Beauce.
Le 8 mars 1658, préoccupés par l’absence d’église à Beaupré, Étienne de Lessart et sa femme
posent un geste. qui, trois siècles plus tard, n’est pas oublié. Désireux « de contribuer
en quelque chose à la gloire de Dieu et à son service, et voyant l’inclination et la dévotion
que les habitants de Beaupré ont depuis longtemps d’avoir une église et une chapelle dans
laquelle ils puissent assister au service divin et participer aux sacrements de notre mère
la sainte église », les de Lessart se défont d’une portion de terre sur laquelle sera élevée
la première chapelle dédiée à la bonne Sainte-Anne.
Conformément à une exigence des donataires, la construction de la chapelle débute au cours
des semaines suivantes, après les cérémonies d’usage. Le 13 mars 1658, le père Jean de Quen,
le gouverneur intérimaire Louis d’Ailleboust et l’abbé Guillaume Vignal participent à la
bénédiction « de la place de l’église du Petit Cap », pendant que « monsieur le gouverneur
y mit la première pierre ». Le 16 juin 1659, monseigneur de Laval peut enfin visiter la
première des trois églises qui seront élevées au Petit Cap, au XVlle siècle.
En 1661, les marées ayant rongé « le solage » de la petite chapelle ou des « merveilles »
ont déjà été opérées par l’intercession de Sainte-Anne, Étienne de Lessart et Marguerite
Sevestre remettent une nouvelle parcelle de terre pour la construction d’une nouvelle chapelle.
Charles Sevestre est décédé en 1657 et sa femme en 1661. Au mois de février 1662, on commence
officiellement le partage des biens laissés par ce couple et qui doivent être divisés entre
les enfants du premier mariage de Marie Pichon et ceux de Charles Sevestre. Sept héritiers
réclament leur part. Maisons, terres, meubles et dettes sont répartis également. Mais la
division d’une maison en quatre, ou le partage d’une terre ou d’une seigneurie, ne se fait
pas sans mal. Aussi, après avoir inscrit le détail de chaque part, l’avoir évaluée avec
justice... et numérotée, on demande au sort d’agir : « Antoine Boutin âgé de sept ou huit
ans fut appelé pour choisir les numéros au hasard ».
Étienne de Lessart venait d’hériter de la quatrième partie d’une maison sise rue Notre-Dame,
dans la basse-ville de Québec. Les héritiers devaient en outre se partager une seigneurie
concédé à Charles Sevestre vers 1637. Cette terre « tirant vers le Montréal » allait plus
tard être connue sous le nom de Lanoraie. En 1688, cette seigneurie, qui n’avait pas été
défrichée, était reprise par les autorités du pays et distribuée entre les héritiers. Elle
intéresse peu de Lessart qui la cède à son beau-frère, Louis de Niort de La Noraye, en 1698.
Étienne de Lessart avait été deux fois seigneur. C’est à lui que l’Île-aux-Coudres avait été
concédée en 1677 et c’est lui qui la cède à monseigneur de Laval, en 1687. Étienne de Lessart
et Marguerite Sevestre avaient maintenant d’autres préoccupations. En 1684, renouvelant les
dons effectués en 1658 et en 1661, le couple choisissait le lieu de sa sépulture « dans la nef »
de l’église de Sainte-Anne de Beaupré.
En 1699, « victime de leur grand âge (..) épuisés des forces d’esprit et de corps », ils se
donnent à leurs fils Prisque et Joseph.
Étienne est décédé au mois d’avril 1703. En 1720, sa femme le rejoignait.
Nos racines vol. 20
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