Bonjour à tous
Guillaume Richard dit Lafleur
G uillaume
Richard dit Lafleur, fut tué dans un combat contre les Iroquois, le 2 juillet 1690; à
l'endroit du combat, à la Pointe-aux-Trembles, un monument lui a été élevé.
Le touriste qui se promène sur la pointe orientale de l'Île de Montréal, à l'endroit où le
boulevard Gouin oblique vers le sud pour aller joindre la rue Notre-Dame, remarque entre la
route qu'il suit et les eaux de la rivière des Prairies, sur les bords d'une coulée profonde qui
s'appelait il y a deux siècles et demie et s'appelle encore "la coulée Grou", un monument élevé
par la Commission des Sites et Monuments Historiques du Canada.
S'il vous arrive de passer à cet endroit et que vous prenez le temps de descendre de voiture et
lire sur la façade de ce monument, vous y trouverez une des pages les plus émouvantes de
l'Histoire du Canada. Cette lecture sera encore plus intéressante pour vous que pour le
voyageur ordinaire, puisque vous y verrez l'histoire de l'un de vos ancêtres et que vous
pourrez vous dire que vous foulez la terre qu'il a conservée aux générations futures par le
sacrifice de sa vie.
L'inscription que vous verrez sur la façade de ce monument se lit comme suit: "Le 2 juillet
1690, M. De Colombet à la tête de 25 hommes attaqua 100 Iroquois près d'ici; il fut tué
avec 9 de ses soldats, ainsi que 30 ennemis. Jean Grou, propriétaire de cette ferme et trois
de ses compagnons furent capturés par les sauvages et brûlés vifs. Joseph Lajeunesse,
descendant de Grou, a fait don du terrain et des pierres de ce monument."
Les registres de la Pointe-aux-Trembles de Montréal, à la date du 2 novembre 1694,
complètent l'histoire de cette bataille. Reproduisons-les textuellement:
" Le 2 juillet 1690, les Iroquois tuèrent au bout de l'Ile, près de la Coulée de Jean Grou, le
Sr Colombe, leiutenant réformé, Joseph de Montenon Sr de la Rue que les ennemis
brûlèrent le jour même derrière le fort de LaChenaye, Guillaume Richar dit Lafleur, notre
lieutenant de milice, Jean Jalot, notre chirurgien... Jean Delpué dit parisot, Joseph carrier
dit Larose, Jean Raynau dit Planchar brûlé aux Oneiouts avec Jean Grou, paschange et le
bohême en présence du père Millet, Jean Baudoin, fils, pierre Masta, et un employé du
grand Bauchant nommé... Pierre Payet dit St-amour a été pris dans l'attaque et amené
prisonnier le 2 juillet 1690, il a été donné aux Oneiouts qui lui ont donné la vie ainsi que
nous a mandé le père Millet du mois de février 1691 d'oneiout ou il est aussi et ou on lui
a donné la vie."
"Le dit St-Amour est revenu au fort en 1693"
"Comme on craignait beaucoup les Iroquois, on enterra, à la hâte, les corps de ceux qui
avaient été ainsi tués, à l'endroit même où le massacre avait eu lieu; ce ne fut que le 2
novembre 1694 que l'on transporta leurs ossements au cimetière, où ils furent inhumés en
présence de presque tous les paroissiens."
Lorsque vous lirez sur le monument que "M. De Colombet, à la tête de 25 hommes, attaqua
100 Iroquois près d'ici; il fut tué avec 9 de ses soldats..." il faudra comprendre que votre
ancêtre Guillaume Richard dit Lafleur, était du nombre des soldats tués et que vous foulez le
sol qu'il a arrosé de son sang.
Source: Dictionnaire National des Canadiens Français, Institut Drouin
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