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Bonjour à tous
Les Allaire et Dallaire
Bien que le patronyme Allaire soit représenté dans plusieurs provinces de la France, c’est du Bas-Poitou, c’est-à-dire
de la Vendée que sont partis les deux hommes, Jean et Charles dont le titre de gloire est d’avoir porté ce patronyme
jusqu’au cœur de la vallée du Saint-Laurent, sur l’Ile d’Orléans d’où il devait se répandre ensuite sur tout le
continent. La généalogiste Violette Allaire signale l’existence d’un autre ancêtre, Alexandre Allaire, un huguenot
qui immigra en Nouvelle-Angleterre avant 1690. Cet homme, né à La Rochelle, figure parmi les fondateurs et les
pionniers de New-Rochelle. Jeanne Doens et Alexandre Allaire ont donné naissance à au moins cinq enfants, Peter,
Philip, John, Alexander et Isaac.
L’aventure vécue par les frères Jean et Charles Allaire n’est pas provoquée par un choc religieux. Catholiques, ils
voudront, en s’engageant pour aller en Nouvelle-France, assurer surtout leur subsistance. Jean et Charles sont
originaires de Saint-Philbert-du-Pont-Charrault et fils de Sébastien et de Perrine Florisson qui ont eu au moins
quatre enfants. Lorsqu’ils quittent leur bourg natal et la maison de pierre qui les a vus naître, ils ont
respectivement 26 et 21 ans. Jean a été baptisé le 19 septembre 1632 et son frère le 2 août 1637. Ils sont ensemble,
à La Rochelle, au mois de mai 1658, signant l’engagement qui fait d’eux des « trente-six mois ». Le marchand François
Peron s’engage à verser 81 livres par an à Jean et 75 à son frère. « Au premier beau temps », le navire Le Taureau
fait voile vers la Nouvelle-France, portant d’autres immigrants engagés par Peron : Pierre Mourier (Morier), Nicolas
Giard, Mathurin Guichard, Pierre Motte, Louis Broussard, Pierre Millet, etc. L’arrivée à Québec a lieu le 6 août.
Il semble qu’on ne connaisse pas le nom de l’habitant, du seigneur, du marchand ou de la compagnie chez qui Jean
Allaire passa les trois premières années de son séjour ici. Cependant, le 1er mai 1662, avant la fin de cet engagement
on peut le voir, agenouillé parmi tant d’autres habitants, recevoir des mains de monseigneur de Laval le sacrement de
confirmation. En décembre de la même année, l’ancêtre s’engage à épouser Perrine Therien, 19 ans, une jeune fille
originaire de La Rochelle. Deux jours plus tard, le 12 décembre le curé Henri de Bernières bénit leur union dans
l’église paroissiale Notre-Dame de Québec. Parmi les personnes présentes à cette cérémonie on remarque Charles Allaire
et Barthelemy Tesson. Ce dernier est apparenté au couple, ayant épousé Marie Therien, la sœur de Perrine.
La naissance de leur premier enfant, Jean, est enregistrée au Château-Richer, le 26 mai 1664 et, selon Violette
Allaire, il est probable que le couple ait vécu sur la côte de Lauzon. En 1666, Jean Allaire est à l’emploie de
Claude Guyon, mais l’année suivante il est le locataire de la propriété de Guyon. Même si ce bail semble le lier
jusqu’en 1670, Jean Allaire sollicite l’octroi d’une concession à Saint-Jean, Ile d’Orléans. Selon l’exigence du
seigneur, monseigneur de Laval, l’ancêtre promet d’y tenir feu et lieu d’ici une année et il respecte ce contrat.
Pendant ce temps, la famille grossit : François vient au monde en 1667, Perrine porte un nouvel enfant, mais le
deuil frappe à nouveau, enlevant à la jeune femme son mari et aux enfants leur père. Jean Allaire est emporté
subitement, le 1 avril et inhumé deux jours plus tard : « dans un cimetière proche de l’église de la Sainte-Famille,
dans l’Ile d’Orléans du côté nord, après s’être confessé et communié huit jours avant son décès par un effet tout
particulier de la Providence et miséricorde de Dieu, le dit Allaire n’ayant pu se confesser ni recevoir le très
Saint-Viatique du corps de Notre Seigneur l’extrême-onction dans sa maladie, sa mort ayant été subite. » Il est
probable que l’enfant porté par Perrine n’a pas vécu. Celle-ci est décédée prématurément, au début de l’année 1676,
après l’incendie survenu dans la maison familiale de Saint-Jean. Perrine avait 33 ans. Elle laissait dernière elle,
Jean et François qui devaient perpétuer le nom de leur père.
Charles Allaire, frère de Jean, devait également transmettre son nom aux générations futures. Il y songe dès 1662
alors que le 23 juillet, il s’engage à épouser Françoise Chapelain. Ce contrat sera ensuite, pour une raison que
l’on ignore, annulé sans que les relations entre la famille Chapelain et la famille Allaire en soient troublées.
Charles Allaire, décide à demeurer en Nouvelle-France, se retrouve une nouvelle fois devant le notaire, le mardi
31 octobre 1663. Sa promise est Catherine Fièvre, 17 ans, originaire de Niort. Le 10 novembre suivant, leur mariage
est célébré dans l’église de la paroisse Notre-Dame de Québec. Au fil des ans, on voit ce couple suivre ou précéder
celui de Jean et de Perrine. On les retrouve dans la région de Château-Richer puis en 1668, à l’Ile d’Orléans où, le
24 janvier, monseigneur de Laval concède à Charles une terre dans la paroisse de Sainte-Famille. Cette terre pourrait
être, selon Violette Allaire, celle où l’ancêtre est déjà établi lors du recensement de 1666.
En 1671, Charles Allaire obtient une nouvelle terre dans la paroisse de Saint-François où la famille s’installe vers
1684. Catherine Fièvre donnera 13 enfants à Charles, soit huit fils et cinq filles, dont dix devaient faire alliance.
Quatre d’entre eux devaient épouser des Bidet. Les autres s’allièrent aux Dubeau, Labbé, Chamberland, Asselin,
Desgagnés, Bilodeau, Miel-Lusignan, Dubreuil et Pante. Charles Allaire est décédé en 1691, vers le début du mois de
février. Catherine Fièvre l’a suivi vers 1709. Les descendants de Jean et Perrine ainsi que de Charles et Catherine
portent aujourd’hui les patronymes de Allaire et Dallaire.
Source : Nos Racines No. 51
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