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Les Gagné-Bellavance

Les Gagné et les Bellavance descendent du même ancêtre.
Archives Le Soleil

Les familles Gagné et Bellavance ne manquent pas d'histoires vraies à raconter à leurs enfants. Ils feront parfois de beaux rêves et, souvent, des cauchemars. Mais quelle aventure exaltante autant que rebondissante que celle de l'arrivée et de l'installation en Nouvelle-France des deux grands ancêtres, Louis et Pierre, deux frères venus de Saint-Cosme-de-Vair, au beau milieu de la France éternelle !

Aujourd'hui Saint-Cosme-en-Varais, ce bourg autrefois perdu entre Perche et Maine est situé, dans la Sarthe, à la frontière de la Bretagne et de la Normandie. Fils de Louis Gasnier (Gagné), un meunier de son métier, et de Marie Launay, les deux frères sont nés à Igé, un petit village du Perche situé à 50 km au nord de la ville du Mans. Leur parcours dans la jeune colonie est on ne peut plus différent.

Louis, un maître meunier comme son père, arrive dans son nouveau pays vers 1644. Il est âgé de 32 ans. Il est accompagné de sa femme, née Marie Michel, et de sa fille de deux ans, Louise. Il est l'ancêtre de la première lignée des Gagné. Il laissera la descendance la plus nombreuse répandue aujourd'hui aux quatre coins de l'Amérique. Pierre attendra jusqu'en 1653, soit neuf années, avant de venir rejoindre son frère cadet dans la région de Québec. Il fait le grand voyage avec sa femme Marguerite Rosée et ses trois fils âgés de 2 à 10 ans.

C'est le fils aîné de Pierre, Louis, seigneur de la Lafresnaye, à Cap-Saint-Ignace, qui adoptera le surnom de Bellavance et en fera un patronyme à part entière. Un troisième Gagné arrivera au pays 50 ans plus tard. Il s'agit de François dit Poitevin, sans lien de parenté direct avec les deux précédents. Sa descendance s'établira dans la région de Trois-Rivières et adoptera, pour un bon nombre, le patronyme de Potvin. Toutes les familles souches québécoises cultivent la curiosité et la fierté de leurs origines, mais peu ont consacré autant d'efforts et de recherches à en perpétuer la mémoire que les Gagné-Bellavance.

Louis et Marie

Dans sa remarquable recherche historique et généalogique sur le couple Louis Gagné et Marie Michel, Aimé Gagné note que, des années que ces premiers ancêtres vécurent à Saint-Cosme-de-Vair, il reste deux émouvants témoins du patrimoine bâti : l'église paroissiale et le moulin de Guémançais. C'est ce moulin à eau que Louis a d'abord exploité conjointement avec son père puis seul, par la suite. Il l'aurait même habité, un moment, avec sa famille.

En arrivant à Québec, après un voyage de plus de deux mois, Louis et Marie ne sont plus une famille de trois, mais bien de quatre. La petite Marie, prénommée comme sa mère, est née quelque part dans le golfe Saint-Laurent. Elle sera la première des sept enfants du couple nés au Canada, dont cinq garçons. Louise, née en France, épousera Claude Bouchard, le premier ancêtre des familles Bouchard. Sa descendance est innombrable dans Charlevoix.

Quant à la petite Marie, l'enfant du Saint-Laurent et de ses parents, elle se mariera deux fois et mettra au monde 11 enfants. Tous les garçons de Louis et Marie seront les géniteurs de familles nombreuses. Dix enfants par couple est une bonne moyenne. Louis Gagné travaillera fort pour pouvoir s'établir enfin sur sa propre terre de la côte de Beaupré, en 1650. Une superbe concession de cinq arpents de front sur le fleuve par quatre milles et demi (autour de 10 km) de profondeur. Auparavant, il avait loué par bail, durant six ans, la grande ferme Saint-Charles, de Cap-Tourmente. C'est l'ancienne " Grande Ferme " du Séminaire de Québec. On y a aménagé depuis le fameux centre d'interprétation et de protection des grandes oies blanches.

Les services de notre homme sont tellement appréciés que le coseigneur de Beaupré, Olivier Letardif, lui renouvellera deux fois son bail. Par amitié et respect, le même Letardif aidera Louis à s'établir à son propre compte. Les généalogistes Gérard Lebel et Aimé Gagné ont tous deux raconté la fin mystérieuse de Louis Gagné. Cet homme à son affaire, aimé et respecté de tous ses concitoyens, ne méritait pas un sort aussi cruel. En résumé, disons qu'aux printemps de 1660 et de 1661, des bandes d'Iroquois, des Agniers, venus d'aussi loin que de l'État de New York, ravagent la côte de Beaupré. Les colons qu'ils ne tuent pas sur place, ils les amènent dans leurs villages pour mieux les martyriser.

Toujours est-il qu'au début de juin 1661, Louis Gagné et Louis Guimont, son troisième voisin, disparaissent sans laisser de traces. On ne les reverra jamais. On apprendra plus tard qu'ils sont tombés aux mains des Iroquois. Les Relations des Jésuites racontent, avec un délire de détails insupportables, le supplice de Louis Guimont, à partir des dires d'un captif français, un certain François Hertel, qui s'en est sorti par miracle, dirait-on : " Il (Guimont) a été assommé de bâtons et de verges de fer... Il ne faisait que prier Dieu... " On peut penser que notre Louis Gagné a subi le même sort, ou pire encore. Sa veuve Marie doit survivre malgré l'horreur. Elle se remarie avec Paul de Rainville, un veuf, père de cinq enfants et huissier de la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges. À la fin de sa vie, Marie reviendra vivre chez sa fille, à Sainte-Anne de Beaupré, pour y mourir. C'était en 1687.

Pierre et Marguerite

À leur départ pour la Nouvelle-France, Pierre a 43 ans et Marguerite, 38 ans. Cette dernière est enceinte en arrivant à Québec. Une fille, prénommée elle aussi Marguerite, naît quelques mois plus tard. La famille de Pierre Gagné habite d'abord chez Louis Gagné, le frère déjà bien installé à Sainte-Anne-du-Petit-Cap. Puis, Pierre obtient rapidement une terre de trois arpents de front sur le fleuve dans la même localité.

À peine deux ans et neuf mois après son arrivée au pays, Pierre décède des " fièvres lentes ". Son corps est inhumé dans le premier cimetière de Québec situé côte de la Montagne. Marguerite ira vivre à Ville-Marie (Montréal) avec ses enfants, sauf Louis qui demeure avec sa parenté à Beaupré. Marguerite se remarie, en 1657, avec Guillaume Étienne, cultivateur et milicien. Ce dernier meurt, entre 1663 et 1666, sans laisser de postérité.

Seigneur de Lafresnaye

Onil Gagné a écrit une solide biographie de son ancêtre Louis Gagné, le fils de Pierre. Publié tout récemment par les éditions La Plume d'Oie sous le titre Louis Gasnier dit Bellavance Sieur de Lafresnaye (1643-1698), l'ouvrage éclaire singulièrement la vie de l'homme, de sa famille et de son époque. La vie de Louis Gagné est un modèle de réussite en Nouvelle-France. À sa mort, il laisse son épouse, Louise Picard, avec six enfants. Il lui laisse aussi la grande et prospère seigneurie de Lafresnaye, à Cap-Saint-Ignace.

Arrivé au Canada à l'âge de 10 ans, Louis ne l'a pas volé, ce succès. En 1663, âgé de 20 ans, il exécute sa première transaction en vendant la terre de son père. Cette vente est la dernière preuve de son passage dans la région de Beaupré avant d'aller rejoindre sa mère, pour un court laps de temps, à Montréal. En 1670, sa vie change. Il semble que notre héros, qui se fait déjà appeler Bellavance, et un associé et ami, Gamache, aient été à l'emploi du gouverneur Courcelle ou de l'intendant Talon. Tant et si bien que le tandem Gamache-Bellavance se voit offrir par les administrateurs de la colonie une seigneurie au Cap-Saint-Ignace, sur la Côte-du-Sud.

Gamache nomme sa partie la seigneurie de l'Islette et Bellavance, la seigneurie de Lafresnaye, en souvenir d'un château qui l'avait marqué durant sa tendre jeunesse française. Chacun obtient 10 arpents de belle et bonne terre qui regarde le fleuve et s'étire loin, au sud, vers les verdoyantes, poissonneuses et giboyeuses Appalaches. En 1673, Louis prend la décision courageuse d'accompagner le gouverneur Frontenac dans une expédition visant à construire le fort de Katarakoui, sur le bord du lac Ontario, aujourd'hui la ville de Kingston.

C'est pour le moins risqué pour un seigneur déjà installé confortablement. Tellement qu'il fait son testament avant de partir. Frontenac avait bien des défauts, mais il savait reconnaître les services rendus. Après l'expédition de Katarakoui, il récompense Louis Gagné dit Bellavance en doublant la superficie de sa seigneurie. À la fin de sa vie, son domaine s'étendait sur 30 arpents de front sur le fleuve. Il était l'un des hommes les plus considérés de la Côte-du-Sud.

Un mort sur les Plaines

Outre les grands ancêtres, plusieurs Gagné et Bellavance se sont distingués au cours de l'histoire. Comme l'espace manque, signalons-en deux qui ont connu un destin singulier. Alexis Gagné dit Bellavance perdit la vie lors de l'historique bataille des plaines d'Abraham, en 1759. Marié à Marie-Catherine Boucher et père de quatre enfants, il vivait à Saint-Pierre-du-Sud, comté de Montmagny. Il était le petit-fils du sieur de Lafresnaye, Louis Gagné dit Bellavance.

Michel Gagné fera partie des pionniers de la Société des Vingt et Un qui ont ouvert, en 1838, les régions du Saguenay et du Lac-Saint-Jean à la colonisation. Ses parents, Jean-François Gagné et Suzanne Desbiens, venaient de la Malbaie. Il était marié à Béatrice Boullianne, elle aussi de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie. Il mourra, en 1870, sur sa terre de Laterrière. Il avait 79 ans et 6 mois.

Fondée le 17 septembre 1950, l'Association des familles Gagné-Bellavance est l'une des plus anciennes associations de familles souches en Amérique francophone. MM. Jean-A. Gagné et Aimé Gagné sont les premiers membres et les fondateurs de l'Association. En juin 1991, ils relançaient l'organisme et l'incorporaient sous la raison sociale de l'Association des familles Gagné-Bellavance d'Amérique. Jean-A. Gagné est le membre no 1 de l'Association des familles Gagné-Bellavance d'Amérique.

Jean-Yves Bellavance publiera bientôt un dictionnaire généalogique " à date " des Gagné-Bellavance. Cela donnera 65 000 mariages et 140 000 noms. Le dico sera publié sur cédérom.

Illustration :
Bellavance, Jean-Yves, Moulin à eau du Guémançais, à Saint-Cosme-de-Vair, Sarthe ; l'ancêtre Louis l'a exploité et habité avant sa venue en Nouvelle-France.
Les Gagné-Bellavance ne ratent aucune des Fêtes de la Nouvelle-France.
Ici, en costumes d'époque, Jean-Yves Bellavance, généalogiste et trésorier de l'association, et Denise Gagné, membre du conseil d'administration.


Source : Louis-Guy Lemieux, Le Soleil.

Voir aussi :

Association des Gagné-Bellavance d'Amérique

 Lettre G

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