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Bonjour à tous

Morts Violentes - 4

de Léonard Bouchard, écrivain et historien.


Duval Jean, a été pendu à Québec

Jean Duval avait servi sur les navires de Jean Biencourt et de Champlain à Port-Royal en 1606-1607. En octobre 1606, il fut atteint d'une flèche tirée par les Indiens. Au dire de Champlain, il n'était pas homme à inspirer confiance. En 1608, il avait formé le projet de liquider le fondateur de Québec pour ensuite livrer la ville, soit aux Anglais, soit aux Espagnols. Ce coup d'état, à ses yeux, aurait pu lui valoir une petite fortune. Or Champlain fut saisi de ce sale projet par l'un des trots complices de Duval, appelé Jean Natel.

Les fauteurs furent jugés et condamnés à la potence. Le soir même du jugement, Duval fut exécuté et sa tête, posée au bout d'un long piquet, fut installée sur les hauteurs du fort. Quant aux complices, ils furent renvoyés en France et remis entre les mains de la justice royale.

Oeuvres de Champlain (Laverdière), 298-303. - DBC, 1: 308. -BRH, Xll: 142. - DBC, 1: 308.


Duverger Françoise, a été pendue à Québec.

Françoise Duverger était le fille de Jean-Jacques Duverger, originaire de Londres où il avait épousé Suzanne de La Val. Or, ce couple arrive au pays aux environs de 1645 avec ses deux filles, Suzanne et Françoise. Cette dernière en premières noces épousa Simon Galbrun; en secondes noces, Jean Boutin dit Léveillé. Elle demeurait à Montréal. Cette femme fut accusée de plusieurs avortements, d'infanticide et de complicité dont le meurtre de son mari. V. Simon Galbrun. Elle fut trouvée coupable et on la dirigea à Québec pour subir la question en compagnie de Laliberté, le soldat que Françoise accusait d'être le seul assassin de son premier mari. Ce Laliberté avait déjà été condamné au bannissement pour avoir tué Galbrun, selon toute apparence par accident. Toujours est-il que Françoise Duverger fut formellement accusée et condamnée à être pendue et étranglée. De plus le juge avait ordonné que son corps fut publiquement attaché et exposé à un gibet au "Cap aux Diamants".

Pour en sortir, Françoise laissa entendre à la cour qu'elle était enceinte et qu'on ne pouvait agir de la sorte envers elle. Mais après examen par un chirurgien, la coupable fut déclarée "pas grosse". Dès lors, on procéda à l'exécution. Elle monta sur l'échafaud le 17 novembre 1671.

JDCS 1 : 660, 669


Galbrun Simon, assassiné par sa femme à Montréal.

L'opinion publique s'était faite à l'idée que Simon Galbrun était mort accidentellement d'un coup de feu. Sa veuve aurait déclaré "que ç'avoit esté le dit Laliberté qui l'avait meurtry d'un coup de fuzil qui estoit party par accident". La Justice après tout un remue-ménage en vint à la conclusion que Françoise Duberger qui avait convolé avec Jean Boutin est en prison à Montréal, pour avoir "le lendemain de son (second)mariage, avec le dit Boutin, accouché d'un enfant, eceluy tué et enterré à l'instant, Comme aussi d'avoir contribué au meurtre commis en la personne de feu Simon Galbrun son premier mari d'autre part". Simon Galbrun, en effet, n'a pas été tué accidentellement, mais fut assassiné par Laliberté, avec la complicité de Françoise Duberger, le 20 mai 1669.

Galbrun était le fils de Philippe Galbrun et de Jeanne Blanchet. Il avait épousé Françoise Duberger, fille de Jean-Jacques Duberger et de Suzanne Duval. V. Françoise Duberger .

RNDM. - JDCSNF, I: 660.


Fabre Jean, assassiné avec sa femme à Montréal.

Jean Fabre et sa femme, Anne Bastien, âgés respectivement de 54 et 59 ans, furent tous les deux assassinés dans leur maison dans la nuit du 13 mai 1752. Jean Fabre avait le métier de jardinier, chez les dames de l'Hôpital de Montréal. Ils furent inhumés le 15 mai.

C'est un menuisier de 30 ans, Jean-Baptiste Goyer dit Bélisle qui tua les deux époux. Bélisle entra pour voler leur argent. II tua Fabre d'un coup de pistolet et de plusieurs coups de hache. Bélisle fut condamné : "à avoir les bras, les jambes, cuisses et reins rompus vifs sur un échafaud qui, pour cet effet, sera dressé en place du marché de cette ville, à midi; ensuite sur une roue, la face tournée vers le ciel, pour y finir ses jours. Son corps mort sera porté par l'exécuteur de la haute justice sur le grand chemin qui est entre la maison où demeurait le dit accusé et celle qu'occupaient les dits défunts Fabre et sa femme; les biens du dit Jean-Baptiste Goyer dit Bélisle acquis et confisqués au roi, ou à qui il appartiendra; sur iceux, ou ceux non sujets à confiscation, préalablement pris la somme de 300 livres d'amende, en cas de confiscation n'ait pas lieu au profit de Sa Majesté". On reconnaît encore de nos jours cette cause sous le nom de "Légende de la Croix Rouge", à cause de la marque d'une croix rouge tracée sur la tombe de Bélisle, à l'angle des rues Dorchester et Guy, à Montréal.

Eléments de généalogie.
Le couple Fabre-Bastien donna naissance à deux enfants, dont l'une, Marie-Joseph épousa Pierre Desautels à Montréal.

RNDM. - APQ, Procédures judiciaires, matières crimine1les, Vo 1. 6, ( 1752 -1759) .


Haude-Coeur Jean, pendu à Québec pour meurtre.

Jean Haude-Coeur, habitant de Boucherville, fils de Jean et de Madeleine Boursier, était l'époux de Madeleine Matou de Montréal. Jean Haude-Coeur assassina dans sa maison François Pougnet, un marchand de Montréal, âgé de 45 ans et dont la sépulture eut lieu le 26 janvier 1690. Après un procès, le coupable fut condamné à avoir le poing de la main droite coupé devant la maison de la victime, à recevoir six coups vifs sur les jambes, les cuisses et les bras sur un échafaud.
Condamné aussi à être mis sur une roue, la face tournée vers le ciel pour y finir ses jours. Et sa mort certifiée, I'exécuteur était chargé de conduire le cadavre sur le chemin Sainte-Marie, près le moulin du Côteau. A la suite d'un appel, la sentence fut modifiée comme suit:
Haude-coeur "sera seulement auparavant de recevoir aucun coup et qu'après avoir demeuré 24 heures sur la roue, il sera aussi secrètement enterré".

Comme à cette époque, il manquait de bourreau, à Montréal pour les exécutions capitales, Haude-coeur a été conduit et pendu à Québec. C'était le 27 mai au soir, I'an 1690. Le bourreau était Jean Rattier.

P.-G. Roy, Toutes petites choses du régime français, I: 152-153. - Tanguay, Dictionnaire, I: 300. 496. - BRH, (1939), 45: 19. -Raymond Boyer, Les crimes et les châtiments au Canada français: 110. - MSGCF, X X I I l: 209

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